Culture et candidats
Les enjeux culturels sont évoqués dans les programmes des présidentiables. Mais de quelle culture parlent-ils ? Comment se présentent les clivages gauche/droite ? Rapide inventaire autour de quelques questions-clés.
dans l’hebdo N° 947 Acheter ce numéro
«Et la marchandisation de la culture ?» , glissait, presque furtivement, Nicolas Demorand à Marie-George Buffet sur France Inter, le 4 avril. Événement rare sur les ondes, tabou sur les plateaux de télévision. Moins dans la presse écrite, tout de même, où les appels d'artistes, de chorégraphes, de directeurs de centres dramatiques, de cinéastes, etc. se sont multipliés, tandis que les magazines culturels ont tenté de faire mousser le débat, notamment les Cahiers du cinéma (voir encadré), qui se sont sérieusement attelés au problème de l'économie du cinéma [^2].
Du coup, la culture n'est plus tout à fait absente de la campagne. Certains candidats ont même dépassé le minimum syndical. François Bayrou, au cours d'une « journée de dialogue avec le monde de la culture » au Sénat, le 17 février ; Marie-George Buffet, lors d'une rencontre-débat avec des artistes et des personnalités le 1er mars au Cabaret Sauvage, à Paris ; Ségolène Royal, le 26 mars à Nantes, pour étoffer son projet après son raout des « Mille » professionnels de la culture au gymnase Japy le 12 mars ; et Nicolas Sarkozy, dans une boîte de nuit parisienne le 4 avril, qui s'est dépêché de fixer « cinq priorités pour la culture » .
Des intermittents du spectacles manifestent, le 30 mars 2006 à Paris, lors d'une journée de grève dans le cadre des négociations paritaires du protocole d'accord de leur assurance-chômage. AFP/PIERRE ANDRIEU
Reste à examiner comment les présidentiables parlent de cette question. La culture ou le syndrome du pot de fleur : dans les programmes, elle est souvent là pour la déco. Et prétexte à formulations lyriques qui cachent mal l'instrumentalisation dont elle fait l'objet. La culture doit être, en effet, au service de la société. L'émancipation des individus est beaucoup moins envisagée. Quant à la charge scandaleuse des oeuvres, surtout, pas un mot. Ça pourrait être dangereux, non ?
La place de la culture
« Je suis candidate à l'élection présidentielle, pas ministre de la Culture » , a rappelé Ségolène Royal le 26 mars. Sans blague ? Mais la candidate socialiste résumait ainsi tout haut ce que ses camarades candidats
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