Devinette pour un référendum

Michel Soudais  • 23 octobre 2007
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Soucieux de faire évoluer ce blog, j’ai eu l’idée ce matin de vous proposer un petit concours en rapport avec l’actualité. Le principe est simple et il n’y a rien à gagner, sauf le plaisir de participer et de trouver la réponse. Saurez-vous donc nous dire qui a déclaré ceci :

«Les élites européennes ne peuvent pas se contenter d’essayer de mettre l’Europe à l’abri des passions populaires sous prétexte qu’elle serait une chose trop importante pour être abandonnée entre les mains des citoyens ordinaires.»

Premier indice. Cette déclaration en suivait une autre: «Je ne crois pas que le non à la Constitution européenne soit un refus du monde. Je ne crois pas qu’il exprime une volonté de repli sur soi, ce n’est pas le non d’une France frileuse qui aurait peur de tout. C’est le cri d’une France qui n’en peut plus de subir, qui ne veut plus qu’on décide sans elle, qui ne se sent ni écoutée ni entendue.»

Deuxième indice. Il ne s’agit pas de Ségolène Royal, vous comprendrez pourquoi ici. (Hum, vous êtes obligé de me croire. Je voulais mettre un lien vers le discours que celle-ci a tenu devant le conseil national du PS, le 4 juin 2005, mais impossible de le retrouver. Le site internet du PS est tellement moderne que les archives ont semble-t-il été rayé des disques durs. Les seuls discours anciens qui subsistent sont ceux de… François Hollande. Encore un aspect de la rénovation qui m’avait échappé!)

Je vous livrerai la réponse demain vers 12h00, ici même.

Ajout du 24/10 à 12h00: Bravo à Damien et Ko, la réponse est effectivement Nicolas Sarkozy . Cette phrase figure à la page 96 de Ensemble, le livre programme que le candidat de l’UMP a publié en avril chez XO Editions. La phrase précédente est précédé de celle-ci, rétrospectivement encore plus délicieuse: «Après le « non » à la Constitution européenne nous ne pouvons pas continuer à faire l’Europe de la même manière.» J’avais bien dû lire ce pensum à l’époque, mais j’avoue que je ne me souvenais plus de ce passage. Je l’ai retrouvé cité dans l’essai de Raoul Marc Jennar qui sort aujourd’hui en librairie, Quelle Europe après le non? (Fayard), sur lequel je dis tout le bien que j’en pense dans le numéro de Politis à paraître demain.

Reste une considération. Damien note que «dire tout et son contraire, ce qui est une qualité indispensable pour ceux qui ambitionnent une carrière politique de haut niveau» . C’est assez vrai. J’ajouterai que, en recourant à des nègres pour écrire leurs livres et leurs discours, nos politiques s’exposent à ne plus savoir ce qu’ils ont dit au juste. On a souvent dit de Jacques Chirac que ses convictions dépendaient de ses entourages succesifs. Les convictions de Nicolas Sarkozy seraient-elles celles de ses nègres?

Temps de lecture : 2 minutes
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