Les femmes de l’ombre

Marie-Édith Alouf  • 24 janvier 2008 abonné·es

C’est un métier mal connu qui se cache derrière deux initiales sibyllines : SR. Pour « secrétaire de rédaction ». Même ainsi, on vous l’accorde, ce n’est guère plus clair : le secrétaire de rédaction n’est pas diplômé de chez Pigier, c’est un journaliste qui travaille sur les articles des autres une fois qu’ils sont validés par les rédacteurs en chef. À Politis , ce sont des mains féminines qui s’en emparent. En tout premier lieu, la correctrice, qui « nettoie » les articles de leurs coquilles, fantaisies typographiques et sauts de cabri grammaticaux. Puis, donc, les deux SR, qui se partagent les jours de la semaine. Leur tâche ? « Habiller » le travail de leurs camarades rédacteurs : trouver un titre (qui donne envie de lire) et un « chapô » (qui présente brièvement le contenu de l’article), légender les photos qui l’illustrent, rédiger les « relances » qui mettent en exergue un passage significatif. Elles sortent aussi leurs grands ciseaux pour couper les « débords », et leur esprit critique pour douter de tout : Internet et les dicos sont leurs alliés de tous les jours pour vérifier les informations. Elles sollicitent aussi des précisions auprès des auteurs, au risque de passer parfois pour des inspectrices des travaux finis, ou pire, des « astiqueuses de virgules ». Mais le confort du lecteur n’a pas de prix, et c’est bien ça qui les guide !

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