Naissance d’un réseau

Nils Solari  • 31 janvier 2008 abonné·es

C’est À l’École des beaux-arts que le premier FSM décentralisé d’Aix-en-Provence a rassemblé des militants d’une cinquantaine d’associations et de collectifs du pays d’Aix et de Marseille, qui ont peu l’occasion de dialoguer ensemble. Il s’agissait d’articuler les différents niveaux d’engagement que peut recouper la volonté de construire « un autre monde » plus juste. De nombreuses formations vouées à la solidarité internationale ont côtoyé des acteurs investis davantage sur un espace régional, et d’autres encore, dont le cheval de bataille emprunte aux deux registres, local et global.

Des ateliers, organisés l’après-midi, reflétaient d’ailleurs ces diverses tendances. Un premier, animé par Françoise Escarpit (journaliste), traitait des thématiques communes à l’espace latino-américain (la question indienne, la violence, le narcotrafic, la domination états-unienne…), à partir de l’exemple colombien, aujourd’hui au-devant de l’actualité. Le second atelier, « Méditerranée », comptait sur la présence de Radia Nasraoui, avocate et figure de l’opposition tunisienne. Et le troisième, « Migrations », était animé par l’Association des travailleurs marocains de France, Attac et le Réseau éducation sans frontières-13.

La désinformation, l’occultation dans la presse de l’action des mouvements sociaux et la promotion des idées néolibérales n’ont pas manqué d’être soulignées. La présence de la radio locale Zinzine venait s’inscrire en contrepoint de ce diktat médiatique, pour relayer les paroles du FSM auprès de ceux qui n’avaient pu s’y rendre…

En fin d’après-midi, une veillée à la bougie était organisée en hommage à la lutte mapuche, notamment pour alerter l’opinion sur la situation délicate de Patricia Troncoso, en grève de la faim depuis près de quatre mois.

Des films ont été projetés, dont Carnets de route : un autre monde est possible , de Keny Arkana, choisi pour provoquer la rencontre entre les jeunes fans de la rappeuse et leurs aînés. L’objectif était de faire se rencontrer les générations pour une prise de conscience de l’unicité des luttes. À l’issue de la projection, un débat s’est tenu sur la question des « formes d’engagement pour qu’un autre monde soit possible », avec Françoise Escarpit, Radia Nasraoui, Gérard Guieu (Attac Aix) et le rappeur marseillais Donze. La soirée s’est achevée par une note festive, avec le concert de RIT et de Musical Riot Sound System.

À quelques semaines des élections municipales, le tissu associatif du pays d’Aix entendait bien, par la multiplicité des rencontres et des échanges, poser un certain rapport de force et « rappeler [sa présence] aux politiques » .

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