« On se sent plus proches du monde »

Marine Raté  • 24 janvier 2008 abonné·es

Jacques et Françoise, retraités

Ces deux-là ne manquent pas un débat avec un journaliste de Politis dans le Sud-Ouest. Quitte à parcourir cent ou deux cents kilomètres s’il le faut. L’injustice faite aux Palestiniens, notamment, les révolte comme s’ils avaient 20 ans. Comme jadis la guerre d’Algérie et le Vietnam. Jacques et Françoise, 78 ans, sont des lecteurs assidus depuis le premier numéro. Ce qui d’emblée les a séduits dans Politis ? « L’engagement. » Depuis l’âge de 18 ans, Jacques et Françoise militent et débordent d’optimisme, même s’il est « dur de garder sa sérénité devant tant de drames », confie Françoise, qui ajoute : « Il y a aussi des choses très belles dans le monde. » Ils ont toujours été fidèles à leur journal pour « son authenticité dans le traitement de l’information » et ses analyses, que, le plus souvent, ils partagent. « Cela nous rassure, disent-ils. Nous savons que nous ne sommes ni seuls ni has been ! » Pour eux, il n’y a « pas de combats locaux mais seulement des combats planétaires qui correspondent à des valeurs que Politis défend. » Une vision ample des affaires du monde que Jacques a sans doute conservée de son passé de marin au long cours. Françoise, elle aussi, a fréquenté les océans, pendant quatre ans. De cette époque, Jacques, vieux militant de la CGT, n’a pas seulement gardé une curiosité pour les horizons lointains, il lui reste aussi cette casquette à visière vissée sur le haut du crâne. « En lisant Politis, nous nous sentons à proximité du monde » , commente Françoise. Le couple s’est rendu à Gaza à une époque où le territoire était (déjà) interdit aux ONG. Ils ont participé à la chaîne de la paix à Jérusalem, en 1989, et parrainé un enfant palestinien. Demandez-leur à quelle religion ils adhèrent pour cultiver cette foi inébranlable. Ils répondent : « Nous ne sommes pas agnostiques mais humanistes ! »

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