Sélection télé

Jean-Claude Renard  • 17 janvier 2008 abonné·es

Samedi 19 janvier

Metropolis

Arte, 20 h 15

Sous la houlette de Rebecca Manzoni, retour sur Mai 68, à travers une rencontre avec Daniel Cohn-Bendit et l’historien Gerd Koenen, coauteurs d’un livre rétrospectif publié en Allemagne. Également au programme, un portrait du réalisateur gay Rosa von Praunheim.

Lundi 21 janvier

Mechti, le dernier combat

France 5, câble et satellite, 21 h 40

En 1997, l’administration française accordait enfin un minimum vieillesse aux anciens combattants d’origine étrangère, à condition qu’ils demeurent neuf mois sur douze dans l’Hexagone. Mohammed Mechti est un ancien combattant marocain, engagé dans l’armée française au temps de la colonisation. Il a donc aujourd’hui pour obligation de rester la plupart de son temps en France pour percevoir sa retraite. Une pension maigre mais nécessaire pour lui, contraint de faire deux fois par an le voyage entre Meknès et Bordeaux. Filmé par Jean-Claude Cheyssial, c’est là un cas illustrant les aberrations administratives.

Mercredi 23 janvier

Sonderkommando Auschwitz-Birkenau

Arte, 21 h

Ça commence comme ça : dans les jours qui ont suivi l’entrée de l’Armée rouge dans le complexe concentrationnaire d’Auschwitz-Birkenau, fin janvier 1945, plusieurs manuscrits ont été retrouvés enfouis sous les cendres, autour des crématoires, dans des emballages de fortune. Signés Zalmen Gradowski, Leib Langfus et Zalmen Lewental, ils sont rédigés en yiddish. Les auteurs ont été des Sonderkommandos . C’est-à-dire intégrés dans des équipes spéciales, composées de déportés, ayant la charge du fonctionnement des crématoires ainsi que des installations annexes à la mécanique de mort conçue par les nazis : les salles de déshabillage, les chambres de gazage, les fours et les fosses d’incinération. Ces manuscrits, rarement mentionnés, constituent la littérature la plus terrifiante de ce que les nazis ont appelé la « solution finale de la question juive » .Écrits avec un souci du détail, un recul ahurissant au moment des faits, ils révèlent exactement la volonté nazie et le processus d’extermination à Auschwitz. Les Sonderkommandos étaient régulièrement exterminés, pour ne laisser aucune trace. Seuls quelques-uns ont survécu, grâce à la précipitation des SS au cours de l’évacuation du camp en janvier 1945. C’est ainsi que quatre d’entre eux ont témoigné auprès du tribunal de Cracovie en mai 1945. Sur l’âpre sujet, Emil Weiss livre une lecture en voix off de ces manuscrits, sur des images actuelles d’Auschwitz-Birkenau. Plans fixes panoramiques et travellings sur les ruines du camp. Sur ces images, un discours sans pathos, froid et violent. Aucun artifice. Et c’est aussi l’un des intérêts de ce documentaire, également projeté au Fipa à Biarritz.

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