Plaidoyer pour la transparence

Xavier Frison  • 6 mars 2008 abonné·es

Quelques jours avant le deuxième voyage controversé de Nicolas Sarkozy au Tchad, les opposants à la Françafrique tenaient une conférence de presse au Centre d’accueil de la presse étrangère, à la Maison de Radio France, à Paris, le 14 février. À l’invitation de l’Association de la presse panafricaine (Appa), une douzaine de grandes associations et ONG françaises, dont Attac, Oxfam France-Agir ici, le CCFD, le Cedetim et Survie, présentaient leur Livre blanc pour une politique de la France en Afrique responsable et transparente . Réunies au sein de la Plateforme citoyenne France-Afrique, les organisations soutiennent ardemment une «réforme profonde» de la stratégie française sur le continent noir. Pour cela, la plateforme propose six grandes recommandations. Avant tout, la politique de la France en Afrique, coutumière des secrets d’alcôve, doit être «soumise au contrôle parlementaire et citoyen» . La coopération diplomatique et économique doit en outre être conditionnée au respect des droits de l’homme. De quoi éviter le triste épisode du campeur Kadhafi à Paris. Cette même coopération, au lieu de transformer l’Afrique en marché destinataire de nos produits, devrait être orientée vers la lutte contre la pauvreté. Quatrième recommandation de la plateforme: la coopération France-Afrique doit s’inscrire dans un cadre multilatéral ­rôle de l’Europe, débat sur le franc CFA, clarification du mandat politique de l’Organisation internationale de la francophonie. Même besoin de multilatéralisme avec la question de la présence militaire française qui échappe encore au Parlement. Sans compter le casse-tête représenté par les accords de non-agression et de défense. Enfin, le Livre blanc milite pour des relations économiques «respectueuses des droits économiques et sociaux» . Vaste chantier que le président de la «rupture» se garde bien de commencer.

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