Une réforme à la carte ?

Ingrid Merckx  • 17 avril 2008 abonné·es

Après la carte scolaire et la carte judiciaire, la carte hospitalière? Pas du tout, rassure Roselyne Bachelot. Alors que le président de la République s’apprête à rendre public son plan de réforme pour l’hôpital, la ministre de la Santé soutient que les regroupements d’hôpitaux prévus sont une démarche volontariste, partant des acteurs de terrain, qui n’entraînera pas de fermeture de structures mais des transformations avec incitations financières.

Pas du tout, répète aussi Gérard Larcher, auteur d’un rapport sur les missions de l’hôpital. «Nous n’avons pas cherché à réorganiser la carte hospitalière, mais à répondre au mieux aux besoins de santé d’un territoire , explique-t-il dans leMonde du 10avril. Sur un territoire donné, les établissements hospitaliers seront incités à mettre en commun leurs moyens. Il y aura ainsi un hôpital de référence, qui sera le lieu des compétences médicales obligatoires, qui travaillera en coopération avec des hôpitaux locaux. Ceux-ci pourront répondre aux besoins en gériatrie ou offrir des consultations de spécialistes là où ils manquent cruellement, voire être des lieux d’organisation de la permanence des soins. Il n’y a pas de modèle unique, tout se fera sur le volontariat.» Si personne ne défend le statu quo à l’hôpital, certains s’inquiètent de la manière dont le gouvernement entend rationnaliser-régionaliser le système. Pour le PS, la création de communautés hospitalières de territoire est une bonne idée si elle permet «une meilleure coordination des soins et un regroupement bien compris de l’offre» . Mais, redoute-t-il, «si l’hôpital de référence vide de leur substance les hôpitaux généraux et locaux du territoire […] *, cette politique de regroupement géographique cachera une politique de restructuration purement économique»* . Député PS de la Nièvre et président d’une mission parlementaire d’information sur l’offre de soins, Christian Paul va plus loin: «La carte hospitalière dessine deux France: l’une où se concentrent les moyens hospitaliers, l’autre où le désert médical progresse.»

Société
Temps de lecture : 2 minutes

Pour aller plus loin…

À la frontière franco-britannique, la parade de l’extrême droite, entre associations inquiètes et forces de l’ordre passives
Reportage 6 décembre 2025 abonné·es

À la frontière franco-britannique, la parade de l’extrême droite, entre associations inquiètes et forces de l’ordre passives

Sur la plage de Gravelines, lieu de départ de small boats vers l’Angleterre, des militants d’extrême droite britannique se sont ajoutés vendredi 5 décembre matin aux forces de l’ordre et observateurs associatifs. Une action de propagande dans un contexte d’intimidations de l’extrême droite. Reportage.
Par Pauline Migevant et Maxime Sirvins
« J’estime être victime de harcèlement » : Sand, réprimée pour rappeler la loi à un député ex-RN
Récit 5 décembre 2025

« J’estime être victime de harcèlement » : Sand, réprimée pour rappeler la loi à un député ex-RN

À chaque événement public où se trouve Daniel Grenon, la militante d’Extinction Rebellion brandit une pancarte rappelant que « le racisme est un délit ». Un acte pour lequel elle a été convoquée plusieurs fois au commissariat et reçu un avertissement pénal probatoire.
Par Pauline Migevant
Comment le RN a monté en épingle l’enfarinement de Bardella pour s’attaquer aux syndicats
Analyse 5 décembre 2025 abonné·es

Comment le RN a monté en épingle l’enfarinement de Bardella pour s’attaquer aux syndicats

Après avoir qualifié son enfarinement de « non-événement », Jordan Bardella et des députés du Rassemblement national ont été jusqu’à interpeller le ministre de l’Éducation nationale pour infamer les « syndicats d’extrême gauche » qui encourageraient « la violence politique ».
Par Pauline Migevant
À Rennes, l’errance des mineurs isolés, abandonnés par l’État
Reportage 5 décembre 2025 abonné·es

À Rennes, l’errance des mineurs isolés, abandonnés par l’État

Plus de 3 200 jeunes étrangers attendent en France qu’un juge reconnaisse leur minorité. Pendant des mois, ces adolescents vivent à la rue, sans école ni protection. À Rennes, des bénévoles tentent de combler les failles d’un système qui bafoue les droits fondamentaux de l’enfant.
Par Itzel Marie Diaz