Valse avec Bachir : Danse macabre
Dans « Valse avec Bachir », splendide documentaire d’animation, Ari Folman se remémore le massacre de Sabra et Chatila. Une tragédie dont le réalisateur a été témoin, en tant que jeune soldat.
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Revoir pour les besoins de cet article Valse avec Bachir, d’Ari Folman, quelques semaines après sa première projection à Cannes, a eu pour effet non seulement de relancer le plaisir éprouvé, mais de l’amplifier. D’où le sentiment toujours plus grand d’incompréhension devant l’absence au palmarès du film le plus marquant de la compétition officielle, et pas seulement parce qu’il était présenté comme relevant d’un genre nouveau, le documentaire d’animation. D’où aussi la nécessité d’expliquer les raisons de ce plaisir, proche d’un certain état d’envoûtement, et qui pourrait paraître suspect alors même que le sujet du film est tragique.
Le sujet ? L’intervention israélienne au Liban au début des années~1980 et le massacre de Sabra et Chatila. Plus précisément, la façon dont quelques jeunes soldats israéliens les ont vécus, et dont, vingt ans plus tard, ils se les remémorent. Le récit prend les allures d’une enquête sur un trou de mémoire. Une béance, de nature autobiographique. Car la victime de cette occultation est Ari Folman lui-même, qui fut l’un des soldats en question, l’inconscient individuel rejoignant, en l’occurrence, celui d’un pays peu enclin à s’écarter de la version officielle de son histoire. Mais le cinéaste a voulu, lui, retrouver ses
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