Gignac (Hérault), 10 juin, 60 personnes

Politis  • 24 juillet 2008
Partager :

Un compte-rendu non exhaustif et non nominatif fait ressortir plusieurs constats et interrogations.

• L’appel est-il en concurrence avec le travail entrepris par les Collectifs unitaires antilibéraux (CUAL) ? Des membres du CUAL de Béziers le pensent. Le sentiment que cet appel « ouvre encore plus », car il réunit plus de monde (plus grande diversité des signataires), est largement dominant. C’est de complémentarité, plus que de concurrence, qu’il s’agit. L’appel est un moyen de rassembler plus largement tous ceux qui veulent créer une alternative à gauche.

• L’urgence est-elle de penser l’alternative plutôt que de l’organiser ? Faut-il dissocier le débat sur le projet alternatif (débat d’idées) de l’organisation de la résistance et de l’alternative ? Assurément, la distinction projet-programme doit être faite, et les 125 propositions, formulées en leur temps par les CUAL sont maintenant inappropriées. C’est bien à la construction d’un projet nouveau (intégrant les données nationales, européennes, mondiales) qu’il faut travailler, comme à l’organisation de la résistance. L’appel de Politis parle de cadre permanent pour faire front. Faut-il dissocier projet et organisation ? Faut-il mener concomitamment cette double nécessité ? La question reste ouverte.

• Faut-il aller, dès maintenant, vers la création d’un nouveau parti (du type Die Linke) ? Faut-il s’en tenir à faire front en prenant en compte l’apport des mouvements sociaux et citoyens ayant émergé depuis plusieurs années ? La question est posée. Certains pensent que la résistance en mouvement, à prendre en compte, ainsi que les échéances politiques qui arrivent (élections européennes puis régionales) exigent que naisse au plus vite une force politique incarnant un projet alternatif. D’autres s’interrogent. Les formes « parti » du XXe siècle sont-elles toujours pertinentes ? Ne peut-on pas penser qu’une telle formation, un tel rassemblement, mouvement, ou espace politique (selon les termes des uns et des autres), doit être d’un type totalement inédit ?

Parmi les propositions formulées, retenons la demande faite à Politis de donner toute place qui convient dans ses numéros futurs à une réflexion approfondie sur les grands axes d’un projet alternatif ayant pour objectif une politique d’émancipation. Le grand problème n’est-il pas de passer de la colère sociale (qui existe) à la réalisation d’un projet politique sachant capter les attentes (en particulier de la jeunesse) après avoir identifié les résistances ?

Politique
Temps de lecture : 2 minutes
Soutenez Politis, faites un don.

Chaque jour, Politis donne une voix à celles et ceux qui ne l’ont pas, pour favoriser des prises de conscience politiques et le débat d’idées, par ses enquêtes, reportages et analyses. Parce que chez Politis, on pense que l’émancipation de chacun·e et la vitalité de notre démocratie dépendent (aussi) d’une information libre et indépendante.

Faire Un Don

Pour aller plus loin…

Avec la VIe République, les unionistes veulent maintenir ce qu’il reste de la Nupes
Gauche 29 mars 2024 abonné·es

Avec la VIe République, les unionistes veulent maintenir ce qu’il reste de la Nupes

Une petite bande de députés s’investissent sur le sujet de la démocratisation de notre régime politique. Une campagne parallèle ayant l’objectif de maintenir les canaux de communication entre partis et de poser la première pierre pour 2027.
Par Lucas Sarafian
Dans le Nord, l’écologiste Marie Toussaint tente de lier fin du monde et fin du mois
Politique 21 mars 2024 abonné·es

Dans le Nord, l’écologiste Marie Toussaint tente de lier fin du monde et fin du mois

La tête de liste des Écologistes pour les européennes est venue assister au procès en appel des victimes de la pollution de la fonderie de Metaleurop et a rencontré un agriculteur de la région. Marie Toussaint tente tant bien que mal d’imposer ses thèmes.
Par Lucas Sarafian
Coupes budgétaires : pourquoi Emmanuel Macron attise la colère sociale avant les européennes
Budget 19 mars 2024

Coupes budgétaires : pourquoi Emmanuel Macron attise la colère sociale avant les européennes

La volonté du président et de Bercy de réduire la dépense publique fait craindre à l’exécutif un regain de mobilisation sociale, dans la foulée de la grève de la fonction publique du 19 mars.
Par Nils Wilcke
À Villepinte, l’insoumise Manon Aubry veut « déjouer le duel entre les macronistes et l’extrême droite »
Reportage 17 mars 2024

À Villepinte, l’insoumise Manon Aubry veut « déjouer le duel entre les macronistes et l’extrême droite »

Pour le lancement de leur campagne européenne, les troupes insoumises construisent un pont entre l’échéance de 2024 et la présidentielle. Jean-Luc Mélenchon, avant-dernier de cette liste, continue d’être ambigu sur ses ambitions.
Par Lucas Sarafian