Restauration savoureuse

«Le comte de Monte-Cristo » de Jacques Fescourt : un chef-d’œuvre méconnu du cinéma muet.

Jean-Claude Renard  • 17 juillet 2008 abonné·es

De retour à Marseille après un périple en mer, le commandant Edmond Dantès file à la rencontre de sa promise, Mercedes. C’est compter sans le cousin de la dulcinée, un rival qui le dénonce comme comploteur bonapartiste. Dantès est arrêté le soir de ses fiançailles. Au cours de l’interrogatoire, le substitut du procureur du roi s’aperçoit qu’une lettre de Bonaparte, dont l’accusé est porteur, est adressée à son propre père. Ça corse l’affaire, et le magistrat jette Dantès en prison…
Réalisé par Jacques Fescourt, d’abord journaliste et auteur dramatique, influencé par Feuillade, c’est là un chef-d’œuvre méconnu du cinéma muet, tourné en 1929, qui renaît à la suite d’une restauration. Ce Monte-Cristo n’est pas seulement un film rare signé par un artisan de la pellicule balayé par la postérité. C’est aussi une superproduction haletante, qui témoigne de la diversité de formes, de tons et de sujets abordés par le muet. Le parlant aura raison de Fescourt, de son goût pour Mandrin et Rouletabille. Le cinéaste se consolera (à peine) en enseignant à l’Idhec.

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