Le cas italien

Olivier Doubre  • 11 septembre 2008 abonné·es

L’Italie, en matière de privatisations, en particulier de la Poste, est largement « en avance » sur la France. Le gouvernement de centre-gauche, dirigé par Romano Prodi jusqu’en avril dernier, a en effet procédé à la transformation de ce service public en société anonyme durant l’année 2007. Mais l’été est toujours un bon moment pour prendre dans la plus grande discrétion des décisions importantes. Innovant avec une procédure jamais utilisée en Italie depuis plus de trente ans, Silvio Berlusconi a ainsi, le 3 août dernier, engagé la responsabilité de son gouvernement sur un décret-loi anticipant les décisions de la Loi de finances 2008. Un bref article de ce texte, passé quasi inaperçu dans la torpeur de l’été transalpin, dispose que « la gestion des services publics locaux devra [sic] être conférée à des sociétés privées selon les procédures ordinaires d’appel d’offres publiques ». En quelques mots, les collectivités locales ont donc désormais obligation de confier au privé l’ensemble des services publics qu’elles assuraient jusqu’ici elles-mêmes, comme la distribution d’eau, de gaz ou encore le ramassage des ordures ménagères – dont on sait avec quel succès certains maires au sud de la péninsule en ont délégué la gestion à des intérêts privés très particuliers et très bien implantés dans l’économie méridionale… Pas de doute, dans « l’art » de la privatisation, Berlusconi demeure l’un des maestros européens.

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