Congrès de Reims (épisode 3)

Michel Soudais  • 16 novembre 2008
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Le PS a échoué cette nuit à trouver une majorité. Ségolène Royal, la première, a quitté la Commission des résolutions au bout de trois heures d’une réunion qualifiée de part et d’autre de «simulacre de dialogue» .
Il est à peu près 1h30 quand l’ex-candidate à l’élection présidentielle claque la porte . Au bas de l’escalator du hall du Palais des congrès de Reims, elle annonce que les trois autres motions ont refusé sa «main tendue» , et repart en campagne: «J’en appelle à tous les militants du Parti socialiste, qui vont maintenant prendre leurs responsabilités jeudi prochain. Ils vont avoir à choisir quel Parti socialiste ils veulent, à choisir entre le retour aux méthodes d’un autre âge, celles à laquelle nous assistons, un nouveau Parti socialiste avec une nouvelle génération avec d’autres méthodes, avec d’autres façons de faire.»

Un changement de nature du PS

Cet échec achève le processus de présidentialisation du Parti socialiste. Quel que soit le(a) Premier secrétaire élu(e, c’est à lui (ou elle) que reviendra la charge de former une majorité. Jusque là, la constitution d’une majorité précédait le choix du Premier secrétaire. Ce changement de nature du parti n’a rien d’anodin. Ses répercussions ne tarderont pas se faire sentir.

Ce retour aux urnes ne déplaît pas à François Hollande qui, dans des appartés, le prédisait depuis plusieurs jours. «Ce sera un vote sur une personnalité qui incarnera le Parti socialiste et qui aura une majorité de militants et cette majorité de militants induira forcément une majorité dans le Parti socialiste» , se rassure-t-il devant une montagne de caméras. Une fin de règne bien piteuse pour celui qui aura passé onze ans à la tête du PS.

Temps de lecture : 2 minutes
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