Le G20 condamné à l’échec

Thierry Brun  • 20 novembre 2008 abonné·es

Selon son principal initiateur, Nicolas Sarkozy, le sommet du G20 sur les marchés financiers et l’économie mondiale a obtenu un résultat « historique ». Le chef de l’État français n’a pas ménagé sa satisfaction, samedi 15 novembre, en expliquant que « le sommet apporte des réponses structurelles à la crise financière et des réponses à la crise économique ».
Quelles sont ces réponses ? La déclaration réaffirme les grands principes du capitalisme libéral, celui-là même qui est en cause dans la crise financière. Elle en appelle à la transparence des marchés financiers et annonce un plan d’action avec « clause de rendez-vous » au 31 mars 2009 pour encourager « le développement des échanges de produits et services financiers ».
Pour sortir de la « plus grave » crise financière depuis les années 1930, les membres du G20 ont posé un préalable :

« Nous devons éviter une régulation excessive qui entraverait la croissance et exacerberait la réduction des flux financiers, y compris vers les pays en développement ». Les réformes « ne porteront leurs fruits que si elles s’appuient sur des économies fondées sur les principes du libre marché […], le respect de la propriété privée, l’ouverture des échanges et des investissements, la concurrence entre les marchés, et des systèmes financiers efficaces et régulés de manière adéquate » . Pas de réforme contre les paradis fiscaux, pour résoudre la pauvreté et supprimer la dette des pays du Sud.
La déclaration contient aussi des engagements : le G20 s’efforcera « de parvenir cette année à un accord sur des modalités conduisant à la conclusion de l’agenda pour le développement de Doha de l’OMC ». En clair, il s’agit de pousser à un accord sur la libéralisation des échanges mondiaux (agriculture, services, etc.), rejeté depuis plusieurs années par les pays en développement, et accusé de provoquer l’instabilité des marchés mondiaux. Inquiétante ambition…

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