L’univers des cordes

Denis Constant-Martin  • 6 novembre 2008 abonné·es

Dix guitaristes, un mandoliniste, un invité de marque, Claude Barthélémy, plus une rythmique, tel est l’orchestre atypique réuni par Alain Blesing pour le festival de Nevers. Un festival de « D’jazz », où le jazz sert de noyau autour duquel gravitent toutes les musiques qui s’en sont inspirées. Le projet d’Alain Blesing est d’y faire entendre comment les multiples registres de la guitare peuvent être harmonisés pour former un tout original, séducteur et joyeux. Lui-même revendique la polyvalence : musicien de « jazz », il a débuté dans le rock « progressif », a dévoré l’Orient méditerranéen (il joue également du saz et de l’oud) et écouté attentivement les compositeurs « contemporains ». Les musiques qu’il écrit et à partir desquelles il suscite l’improvisation ont une qualité vibratile, une fluidité qui leur donnent un charme au goût d’étrange, porté par une conception dynamique du rythme. Les accents ne cessent de se mouvoir sous les développements issus aussi bien des six cordes qu’il pince en solo que des 12 instruments qui évoqueront Robert Fripp ou John McLaughlin, et joueront des œuvres originales de Claude Barthélémy et Dominique Pifarély, entre autres. La « théorie des cordes » ouvre, ici également, une nouvelle manière de concevoir un univers, celui des sons.

Culture
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