Soldes

Bernard Langlois  • 4 décembre 2008 abonné·es

Dans une époque où pourtant la concurrence est rude, il est des faits divers auxquels on accorderait volontiers le pompon de l’abject à haute teneur symbolique. Vous en avez forcément eu vent, aucun organe d’information ne peut rater pareille illustration de la grandeur de notre belle civilisation. Vous savez donc ce qu’il s’est passé vendredi dernier à New York, lendemain de Thanksgiving, dans un grand magasin Wal-Mart de Long Island.

C’était le premier jour des soldes. Comme une horde de pachydermes se ruant sur le point d’eau juste avant l’heure où les lions vont boire (je dis ça, j’ignore lesquels viennent boire les premiers, ou même s’ils ne se désaltèrent pas de conserve !) ; comme des éléphants, donc, ou des rhinocéros tenaillés par la soif foncent vers la mare : ainsi, les clients qui poireautaient dans la nuit froide depuis la veille – on dit 2 000, je ne les ai pas comptés – se sont précipités, dès les portes délivrées de leurs chaînes, à 5 heures du mat’, vers la félicité des écrans plats à prix cassés. Bien. Jusque-là, rien que de banal. Sauf que les portes du ­temple de la consommation ne s’ouvrant pas toutes seules, c’est un employé du magasin qui était chargé du déverrouillage, à l’heure prévue. Et comme il ne

Envie de terminer cet article ? Nous vous l’offrons !

Il vous suffit de vous inscrire à notre newsletter hebdomadaire :

Vous préférez nous soutenir directement ?
Déjà abonné ?
(mot de passe oublié ?)
Edito Bernard Langlois
Temps de lecture : 8 minutes