Les socialistes se réveillent

Présentation d’un contre-plan de relance, dépôt d’une motion de censure, appel à manifester… Le PS ne veut pas laisser échapper la contestation.

Michel Soudais  • 29 janvier 2009 abonné·es

Les socialistes ne veulent plus rester l’arme au pied. Dans un tract sur la crise diffusé ce week-end dans toute la France, le PS ne se contente pas de critiquer le plan Sarkozy et de présenter son contre-plan de relance. Il appelle également la population à participer « avec les socialistes à la journée nationale » du 29 janvier. Fini le temps où Jean-Marc Ayrault faisait la leçon à ceux qui, comme Benoît Hamon, déploraient que les socialistes pointent « aux abonnés absents » dans une manifestation de défense des retraites et des 35 heures. « Le rôle » des députés socialistes « n’est pas d’être à la tête des manifestations, mais de faire face au gouvernement dans l’hémicycle » , affirmait, sentencieux, le patron des députés PS. C’était en juin. Il y a longtemps…
Car depuis le début de l’année, sous l’impulsion de sa nouvelle direction conduite par Martine Aubry, le PS renoue, sans le dire, avec l’ « opposition frontale » chère à Laurent Fabius. Dans la rue et au Parlement, où, après plusieurs semaines de guérillas très médiatisées sur le travail du dimanche, l’audiovisuel ou le travail législatif, Jean-Marc Ayrault devait présenter à l’Assemblée nationale, au nom du groupe socialiste, une motion de censure. Son but ? Dénoncer « l’inaction économique » du gouvernement Fillon face à la crise mais aussi « les menaces sur les libertés individuelles » , tout en déclinant les grands axes du contre-plan de relance de Mme Aubry : 50 milliards d’euros – le double du plan de relance du gouvernement –, également répartis en augmentations du pouvoir d’achat et « investissements utiles ».
Si l’objectif est de faire du PS « convalescent » un parti qui « dénonce, propose et agit » , comme l’affirme sa première secrétaire, celle-ci aura du mal à coller à la contestation sociale en affichant une concordance de vue avec le PSE en vue des européennes.

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