Le trotskisme est-il dépassé ?

Après quarante ans d’existence, la LCR cède la place ce week-end au NPA. Un « dépassement » du trotskisme souhaité de longue date par Olivier Besancenot. Et l’occasion de revenir sur l’histoire de ce courant politique et d’en interroger l’avenir. Un dossier à lire dans notre rubrique **Politique** .

Denis Sieffert  • 5 février 2009 abonné·es

Illustration - Le trotskisme est-il dépassé ?

Alain Krivien et Olivier Besancenot. AFP

Pour la plupart de nos contemporains, le trotskisme, c’est Arlette Laguiller et Olivier Besancenot. Pour ceux qui ont quelques années de plus, c’est Alain Krivine. Pour beaucoup, ce sont de mystérieuses officines où quelques-uns de nos hommes politiques ont fait leurs classes, comme Lionel Jospin ou Jean-Luc Mélenchon… En tout cas, ce sont des gauchistes. Une extrême gauche à la fois sage et ombrageuse, sincère et ouvriériste, mais dont on raille volontiers les divisions. Des figures intègres dont on ne craint pas d’apprendre un beau matin qu’elles ont trempé dans on ne sait quel scandale d’argent. D’ailleurs, les trotskistes n’aiment pas l’argent. Les anciens trotskistes, eux, peuvent l’aimer, comme ce très cher Julien Dray, mais ses frasques n’auraient pas été tolérées du temps où il était à la Ligue communiste. Bref, pour beaucoup, c’est une gauche morale, protestataire, mais plutôt irréaliste.

Au moment où la LCR « d’Olivier Besancenot », comme on dit dans les médias, s’apprête à renoncer à son étiquette trotskiste pour se transformer en Nouveau Parti anticapitaliste, nous avons voulu revenir sur l’histoire de ce mouvement et nous interroger sur son avenir, s’il en a un. Car le trotskisme, c’est une très longue histoire depuis la création de l’opposition de gauche en URSS par Léon Trotski. Une histoire qui mérite le respect, avec ses héros et ses martyrs, fusillés par Staline, pourchassés par les nazis et parfois assassinés au sein même de la Résistance sur ordre de Moscou.

Être trotskiste a souvent été le plus périlleux des engagements dans les pays d’Europe de l’Est, ou en Indochine à l’époque coloniale, ou encore en Amérique latine sous les dictatures. Mais ce n’est pas non plus une histoire sans taches. Les anarchistes n’ont jamais oublié la répression par Trotski de la révolte des marins de Cronstadt en 1921, ni en général un goût du centralisme qui ferait paradoxalement des trotskistes une variante du stalinisme. Mais aujourd’hui, vingt ans après la chute du mur de Berlin, être trotskiste a-t-il encore un sens ? La création du NPA aussi pose la question.

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