Courrier des lecteurs Politis 1042
dans l’hebdo N° 1042 Acheter ce numéro
Qu’importe la couleur, qu’importent le lieu et l’heure, un homme est mort. Il serait dangereux et caricatural de dire, au vu du contexte, que cette mort a pu être déclenchée, souhaitée, attendue, pour servir des calculs politiques particuliers. Et pourtant… Un système idéologique qui intègre l’existence de laissés-pour-compte au nom de la réussite individuelle. Une organisation politique qui, depuis des mois, finit de déconstruire les outils du lien social et projette de mener cette déstructuration volontaire à son terme. Un gouvernement qui, depuis sa formation, manipule, divise, oppose les intérêts particuliers au détriment de l’intérêt général. Qui se glorifie des enfants exclus, qui cache derrière le masque enjôleur de la réforme sa soumission à une idéologie rétrograde et conservatrice. Un chef de l’État qui doit son élection à la manipulation habile et constante de la peur de l’autre, l’immigré, le jeune, le salarié, tous renvoyés à un droit opposable qui isole l’individu face à la loi du plus fort. Tout n’est-il pas réuni pour cette dérive du pire ? Des questions resteront posées, qui verront les beaux parleurs se draper dans la légitimité républicaine. Pourquoi est-il plus facile de cerner un village de Corrèze que de maintenir l’ordre dans des quartiers délaissés par la République ? Comment peut-on défendre jusqu’à l’aveuglement une idéologie brutale, forme policée de la loi de la jungle, et brandir le voile pudique du bien public, après