« Casse-toi, pauv’con » : l’effet boomerang
Le succès de l’expression « Casse-toi pauv’con » s’explique par sa signification directe. Elle permet aux citoyens de prendre ironiquement le Président à son propre piège. Ce dernier devrait avoir l’élégance de ne pas poursuivre ceux qui reprennent sa formule.
dans l’hebdo N° 1046 Acheter ce numéro

Sociolinguiste, directeur d’études à l’EHESS, Pierre Encrevé travaille sur les politiques de la langue et l’analyse des discours. Proche de Pierre Bourdieu, avec qui il a travaillé sur la question des usages de la langue, il a toujours mêlé dans ses travaux la linguistique avec une sociologie des pratiques langagières. Il analyse ici le sens et le succès du désormais célèbre « Casse-toi, pauv’ con ».
Pourquoi un tel engouement pour cette expression pourtant grossière ?
Pierre Encrevé : L’expression est plus agressive que vraiment grossière car l’acception sexuelle de « con » et sa connotation détestablement misogyne dans « pauvre con » sont de fait oubliées. Si cette expression est si souvent reprise, c’est d’abord pour sa signification directe, et notamment dans l’impératif « casse-toi ! », ensuite parce que c’est une citation de Nicolas Sarkozy lui-même, bien sûr. Son emploi dans les
Il vous suffit de vous inscrire à notre newsletter hebdomadaire :