Sélection TV/Radio
dans l’hebdo N° 1046 Acheter ce numéro
TÉLÉVISION
Samedi 4 avril
Welcome Europa
Arte, 22 h 50
Kurdes, Algériens, Roumains et Marocains. Bruno Ulmer a suivi une poignée de clandestins errant à travers l’Europe. De jeunes hommes sans papiers ni travail, dont l’existence relève chaque jour un peu plus de la survie. Squats, foyers ou bidonvilles, et racisme. Ça commence par la mendicité, puis le trafic, le vol, ça tombe dans la prostitution. Faute de mieux, faute de choix. Brut et sans artifice. Avec une caméra s’approchant plus près des corps, des visages, le réalisateur recueille les confessions intimes, insérées dans un montage âpre, abrupt et soigné, empruntant parfois à l’esthétique du clip. Voix off, images saturées, musiques corrosives accompagnent ces déroutes ordinaires, l’effritement des identités d’hommes, englués dans la souffrance.
Lundi 6 avril
Quand Franco est mort…
France 5, 21 h 25
La fin de Franco, en 1975 marquait la fin d’une dictature de quarante ans. Gustavo Cortès-Bueno pose ici deux questions : comment l’Espagne a-t-elle pu l’accepter sans contester ? Que reste-t-il du franquisme ? Pour répondre, se succèdent historiens, éditorialistes, cinéastes, écrivains, soulevant les thèmes de la mémoire, l’apolitisme, la discrimination à l’égard des femmes, la crise économique en même temps que s’additionnent les images d’archives. Une constance : la terreur imprimée par le régime militaire, réduisant la population au silence. Un silence qui rend tout le monde coupable. *« Les franquistes, c’était nous. C’est cela l’horreur, estime un témoin. Nous avions 30 ans, et nous n’avons rien fait. »
*
Jeudi 9 avril
Le Faussaire
France 2, troisième partie de soirée
Sur fond de guerre au Liban, Volker Schlöndorff s’interroge sur le métier de journaliste, sur la fragile frontière séparant l’information nécessaire et la représentation sensationnelle de l’horreur.
RADIO
Samedi 4 avril
Terre à terre
France Culture, de 7 h à 8 h
Compagnon des expériences scientifiques des Lumières, prisé dans le traitement des maladies vénériennes, administrées en bains dans des cuves fermées, on l’a depuis surtout enfoui dans des centaines de milliers de cavités… dentaires. Le mercure, étrange métal, passe ici l’examen sur son impact. Avec André Picot, écotoxicologue, Laurence Lestel, historienne des sciences, et Marie Grosman, association Non au mercure.
Dimanche 5 avril
Oscar Wilde au pilori
France Inter, de 13 h 30 à 14 h
Dans les dix années qui ont précédé son procès dans l’Angleterre victorienne, Oscar Wilde a dominé la scène artistique et intellectuelle. À Londres comme à Paris, on s’arrache la présence de l’auteur du P ortrait de Dorian Gray, on répète ses aphorismes, on se gorge de ses paradoxes. Rares sont les écrivains qui ont bénéficié à moins de 40 ans de la reconnaissance qui fut la sienne au début des années 1890. Plus rares encore sont les écrivains dont le destin tragique permet de mesurer l’étroitesse du pas qui sépare la célébrité de l’infamie. Le 5 avril 1895, revenu du tribunal où il a perdu le premier de ses procès, réfugié dans une suite du Holborn Viaduc Hotel, Wilde attend l’inéluctable arrestation pour sodomie en compagnie de son vieil ami et confident Robert Ross. Écrit par Bertrand Leclair, Oscar Wilde au pilori remet dans son contexte et restitue quelques moments phares d’un procès qui a marqué tant l’histoire de l’art que l’histoire des mœurs.
Du lundi 6 au vendredi 10 avril
Rwanda, quinze ans après
France Culture, de 16 h à 17 h
Retour sur la tragédie, avec notamment la journée du 6 avril, direct de Kigali, lieu de colloques et de conversations. Le 6 avril 1994, justement, l’avion qui ramenait de Dar es Salaam le président rwandais Habyarimana et son homologue burundais était abattu sur la piste de Kigali. C’était le coup d’envoi d’un génocide, en présence des forces de l’ONU.
Lundi 6 avril
Les yeux du jazz
France Culture, de 22 h 15 à 23 h 30
À l’occasion de l’exposition au Quai Branly consacrée aux rapports entre le jazz et les arts graphiques, Natacha Wolinski revient sur ces photographes encastrant dans l’objectif quelques figures légendaires de la musique. DeCarava, Lee Friedlander, Herman Leonard, William Claxton, Guy Le Querrec ou encore Carl Van Vechten, l’un après l’autre fixant Miles Davis, Mingus ou Chet Baker. Un univers photogénique dans une affaire de volutes de fumée, d’éclairage déchirant l’obscurité de la scène, de reflet de visage, de souffle, de corde et de cuivre.