Tout le monde vote Royal !
Ouvrant la biennale d’art contemporain Estuaire,
à Nantes, la compagnie Royal de luxe a présenté sa dernière parade, inspirée du Titanic.
dans l’hebdo N° 1060 Acheter ce numéro

L’histoire se charge d’anecdotes, de bas-côtés, de dispersions légères. En 1912, sombrait le Titanic . L’insubmersible soumis à la nature glacée. L’histoire a retenu la tragédie, son poids de mélodrame. Elle a oublié une passagère guère ordinaire que transportait secrètement le navire en fond de cale : une Géante, née dans les glaces de l’Islande, cette terre bousculée par les volcans. Capturée par des corsaires à la solde de sa Majesté, elle est condamnée à l’exhibition dans la gaudriole des foires du Nouveau Monde pour démontrer la suprématie du Royaume-Uni. Balle peau pour la suprématie. La Géante se meurt dans les replis sous-marins de l’océan. Elle sera plus tard retrouvée par son frère, le Géant, gisant à côté d’une malle-poste dans la carcasse brisée. De retour chez lui avec sa nièce, la Petite Géante, il ressent le désir de distribuer tout le courrier du vaisseau mythologique.
Tel est le canevas abracadabrant des dernières tribulations de la compagnie Royal de luxe. Une épique épopée de marionnettes babyloniennes qui s’est déployée (les 5, 6 et 7 juin) sur le bitume nantais comme une parade joyeuse.