Le vice et la vertu

Légère baisse de
la production éditoriale, toujours inégale.

Christophe Kantcheff  • 27 août 2009 abonné·es

«Publier moins pour publier mieux » serait, dit-on, le nouveau mot d’ordre des éditeurs. C’est que l’on constate en effet une érosion du nombre de titres qui paraîtront cet automne : 659 romans français et étrangers contre 676 l’an dernier. La baisse est certes toute relative. Mais elle suffit à certains pour célébrer les vertus gestionnaires des professionnels de l’édition, alors que la crise qui s’est enclenchée au début de l’année perdure.
Ce sont pourtant les mêmes éditeurs qui, pour la plupart, estimaient, il y a quelque temps seulement, quand la rentrée littéraire battait des records de parutions, qu’une baisse de la production serait dommageable à l’éclosion de nouveaux talents. Pas moins.

Les éditeurs s’orienteraient-ils donc pour moins de quantité et plus de qualité ? Question impossible. Les raisonnements sur les éditeurs en général atteignent rapidement leurs limites. Quoi de commun, par exemple, entre la production des éditions Gallimard et celle d’Anne Carrière, ou, plus pittoresque, celle des éditions de Borée ? Une chose est sûre : le meilleur de ce qui se publie se retrouvera, comme chaque année, chez quelques « grands » éditeurs qui n’ont pas abandonné l’idée d’exigence, et chez un ensemble de « petits » éditeurs, souvent plus récents, qui continuent contre vents et marée à faire vivre la diversité littéraire. Ce sont eux qui publient les écrivains qui nous permettront d’assouvir ce que Valery Larbaud appelait le « vice impuni » . Quelques exemples pour la littérature française : Marie Ndiaye (Gallimard), Lyonel Trouillot (Actes Sud), Laurent Mauvignier, Jean-Philippe Toussaint (Minuit tous deux), Jacques-Henri Michot (Al Dante)…

Culture
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