Un vote nul

En ne s’opposant pas à la reconduction de Barroso à la tête de la Commission européenne, les socialistes européens ont favorisé sa réélection.

Michel Soudais  • 24 septembre 2009 abonné·es

José Manuel Barroso était très décrié. Jusque dans sa famille politique. C’est pourtant ce fanatique partisan de la « défense acharnée du marché unique et des règles de concurrence » que les députés européens ont adoubé, le 16 septembre, pour un nouveau mandat de cinq ans à la tête de la Commission européenne. Auparavant, l’ancien Premier ministre portugais avait obtenu le soutien des vingt-sept chefs d’État et de gouvernement, dont celui des socialistes José Luis Zapatero (Espagne) et José Socrates (Portugal), et du travailliste Gordon Brown (Royaume-Uni).
Élu avec une confortable majorité ­absolue de 382 voix contre 219 et 117 abstentions, soit plus de la moitié des 736 députés européens, M. Barroso passe la barre que ces opposants les plus déterminés pensaient qu’il ne pourrait jamais franchir. Ces derniers, Daniel Cohn-Bendit en tête, pensaient que l’entrée en vigueur du traité de Lisbonne, qu’ils souhaitent rapide, empêcherait sa reconduction, et avaient donc bataillé pour un report du vote d’investiture. Même sous le régime juridique de Lisbonne, M. Barroso disposait d’un nombre de soutiens suffisant.
Fort de l’appui du groupe PPE (conservateurs, 265 élus), des libéraux de l’ALDE (84 élus) et des conservateurs eurosceptiques (CRE, 54 élus) – appui qui ne signifie pas que tous les élus de ces groupes aient voté pour lui –, M. Barroso a bénéficié de l’appoint décisif de voix en provenance de l’Alliance progressiste des socialistes et démocrates au Parlement européen, le nouveau nom du groupe socialiste.
La veille, sous de fallacieux prétextes, ce dernier s’était majoritairement prononcé pour une abstention. Ce qui « revenait en réalité à voter pour M. Barroso puisque seules les voix exprimées étaient comptabilisées dans le système » , explique Estelle Grelier, nouvelle eurodéputée du PS.

Politique
Temps de lecture : 2 minutes

Pour aller plus loin…

Budget : les chiffres qui montrent que la gauche est en train de perdre
Analyse 22 octobre 2025

Budget : les chiffres qui montrent que la gauche est en train de perdre

La majorité des plus de 1 700 amendements déposés par les députés ont été examinés par la commission des finances. Et le premier bilan chiffré n’est pas bon pour les groupes parlementaires du Nouveau Front Populaire, dont la majorité des amendements ont été rejetés.
Par Pierre Jequier-Zalc
En commission, le RN et la Macronie s’allient pour défendre un budget d’ultra-riches
Analyse 22 octobre 2025 abonné·es

En commission, le RN et la Macronie s’allient pour défendre un budget d’ultra-riches

Les débats sur le volet recettes du projet de loi de finance pour 2026 ont débuté ce lundi en commission des finances, donnant à voir une alliance tacite entre le bloc central et le RN pour protéger les privilèges des plus aisés et des grandes entreprises.
Par Pierre Jequier-Zalc
Budget : « Le PS est en train de commettre une faute politique très grave »
Entretien 22 octobre 2025 abonné·es

Budget : « Le PS est en train de commettre une faute politique très grave »

Depuis lundi matin en commission, Claire Lejeune, députée insoumise de la septième circonscription de l’Essonne débat du volet recettes du projet de loi de finances 2026. Sans réussir à obtenir d’avancées majeures, alors que les débats en séance commencent vendredi.
Par Pierre Jequier-Zalc
VIDÉO – Soutien à Nicolas Sarkozy : « Honte à la justice ! »
Reportage vidéo 22 octobre 2025

VIDÉO – Soutien à Nicolas Sarkozy : « Honte à la justice ! »

Plusieurs centaines de personnes se sont rassemblées le 21 octobre au matin dans le XVIe arrondissement de Paris pour protester contre l’incarcération de Nicolas Sarkozy. Reportage.
Par Pauline Migevant