La gauche multiple

2010 n’est pas 2004. La gauche va en ordre dispersé à la rencontre des électeurs.
Une gauche multiple a succédé à la défunte gauche plurielle.
Faute d’accord national, l’autre gauche se présente dans des configurations variées.

Michel Soudais  • 18 février 2010 abonné·es
La gauche multiple

En mars 2004, la gauche dite « de gouvernement » se présentait unie au premier tour dans une majorité de régions. Le 14 mars prochain, c’est en ordre dispersé qu’elle va à la rencontre des électeurs. Les Verts ont choisi de présenter des listes autonomes dans toutes les régions sous le label Europe Écologie. L’indépendance par rapport au PS est aussi l’option privilégiée par le parti communiste ; dans dix-sept des vingt-deux régions métropolitaines, le parti de Marie-George Buffet a reconduit son alliance avec le Parti de gauche et la Gauche unitaire, qui lui avait plutôt bien réussi aux élections européennes, en l’élargissant avec plus ou moins de succès.

Après avoir présidé vingt régions en association avec les communistes et les écologistes, six ans durant, le Parti socialiste n’a plus d’autres alliés pour ce scrutin que ses deux satellites radicaux et chevènementistes. Et encore, pas partout. En Lorraine, le PRG marche avec l’UMP ; en Languedoc-Roussillon, le MRC est resté fidèle à Georges Frêche.

Une gauche multiple a succédé à la défunte gauche plurielle, qui, en 2004, vivait ses derniers soubresauts. Si l’on excepte l’extrême gauche, qui a toujours fait bande à part – aux dernières régionales, LO et la LCR présentaient des listes communes dans toutes les régions –, elle s’organise en trois pôles concurrents. Un pôle « socialiste » engagé dans un indiscutable recentrage idéologique et politique. Un pôle écologiste qui n’hésite pas, dans quelques régions, à sauter par-dessus le clivage droite-gauche pour s’allier avec le Mouvement écologiste indépendant d’Antoine Waechter ou Cap21, la formation de Corinne Lepage. Enfin, un pôle radical, fidèle aux objectifs de transformation sociale et écologique.

Cette « autre gauche », comme nous l’appelons, malgré de substantiels efforts qui ont pu aboutir dans quelques régions, peine à trouver les voies de son unité. Et c’est in fine aux électeurs qu’il revient maintenant de trancher entre différentes configurations possibles.

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