Allemagne : le rôle des Länder

Avec ses seize territoires autonomes dotés de nombreuses compétences, ce pays demeure un modèle d’État fédéral

Olivier Doubre  • 18 mars 2010 abonné·es

En 1949, l’Allemagne (alors « de l’Ouest ») devient un État fédéral, en réaction au centralisme exacerbé de la dictature hitlérienne, dotant chaque Land d’une forte autonomie, avec sa propre constitution, son parlement (qui vote de véritables « lois du Land »), son gouvernement élu et une représentation directe à la Chambre haute du pays, le Bundesrat, qui vote une partie des lois fédérales. Les différences entre Länder sont donc parfois grandes en termes de système politique interne ou de législations. S’ils sont surtout compétents en matière de police et d’éducation, les Länder interviennent également beaucoup dans les secteurs de l’environnement, de l’aménagement du territoire, de la construction et de l’aide sociale, la règle étant qu’ils peuvent légiférer sur toutes les matières tant que l’État fédéral n’y est pas intervenu. Vu ces principaux domaines de compétence, le parti des Verts a beaucoup investi les parlements et les exécutifs de ces États fédérés, en influençant grandement leurs politiques sur la protection de la nature, l’habitat, les énergies renouvelables ou les aides aux populations défavorisées, notamment immigrées.
Si l’Allemagne demeure aujourd’hui un modèle d’État fédéral, avec une très grande autonomie de ses Länder, le rôle d’harmonisation et de coordination de la Fédération a eu, depuis la « réunification » de 1990, lorsque l’ancienne RDA a été intégrée à l’Allemagne fédérale, tendance à s’accroître en intervenant davantage, notamment pour pallier le retard économique des « nouveaux Länder », ceux de l’Est. Depuis cette date, le nombre des Länder est passé de dix (plus Berlin) à seize aujourd’hui.

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