Autre gauche : l’unité paie

La stabilité du Front de gauche et le recul du NPA par rapport aux européennes est un signe du désir d’union de l’autre gauche des électeurs.

Michel Soudais  • 18 mars 2010 abonné·es

Entre le NPA et le Front de gauche se jouait à l’occasion de ces régionales la seconde manche d’un match entamé avec les européennes. À savoir quelle doit être la stratégie de l’autre gauche. La formation d’Olivier Besancenot prône une indépendance totale vis-à-vis du PS, qui la conduit à refuser toute alliance de second tour autre que « technique » et toute participation à la gestion des régions. Ce que le Front de gauche envisageait sous trois conditions, dont l’absence du MoDem – une question désormais tranchée.
Cette divergence, sur laquelle ont achoppé en novembre les discussions en vue d’aboutir à des listes d’union de toute l’autre gauche, a une nouvelle fois été tranchée par les électeurs en faveur du Front de gauche. Comme aux européennes, ce dernier devance le NPA. Et l’écart se creuse. Nationalement, même si ce score n’est pas le plus significatif (il est rapporté sur 22 régions alors que ni le Front de gauche ni le NPA n’étaient présents dans la totalité d’entre elles), le premier est crédité de 6,1 % contre 3,4 % pour le second.
Dans toutes les régions où il se présentait seul, le NPA recule par rapport aux européennes. En pourcentage et surtout en voix. En Lorraine, de 6,57 % il chute à 2,24 % et perd 23 700 voix. En Haute-Normandie, il passe de 6,13 % à 2,56 %, perdant 15 700 voix. En Île-de-France, la candidature d’Olivier Besancenot limite l’hémorragie des électeurs sans parvenir à l’endiguer : à 3,13 %, il perd 0,36 point par rapport aux européennes, où la tête de liste, Omar Slaouti, n’avait pas sa notoriété, et voit s’envoler 7 100 voix.
À l’inverse, le Front de gauche, qui s’était élargi à d’autres formations dans la plupart des régions où il se présentait, progresse en voix presque partout. Il dépasse les 10 % dans quatre régions : la Corse (10,02 %), le Nord-Pas-de-Calais (10,78 %), le Limousin (13,13 % en alliance avec le NPA) et en Auvergne (14,24 %). Dans quatre régions où le Front de gauche ne s’est pas réellement élargi au-delà du trio PCF-PG-GU (Franche-Comté, Picardie, Poitou-Charentes et Paca), il perd quelques dixièmes de points, tout en gagnant des voix. Ce qui tend bien à prouver que les électeurs encouragent l’autre gauche à s’unir à proportion de la réalisation de cette unité.

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Deuxième tour : et maintenant le KO ?
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