Bertrand Méheust : « Une contestation idéologique »

Bertrand Méheust, sociologue et philosophe, voit dans les attaques des « climato-sceptiques » contre les thèses du Giec* une défense du système dominant.

Patrick Piro  • 4 mars 2010 abonné·es
Bertrand Méheust : « Une contestation idéologique »
© Photo : AFP/GACAD * Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat.

Politis :Que vous inspire la vague de dénégation du dérèglement climatique, pourtant considéré comme avéré par la grande majorité des scientifiques ?

Bertrand Méheust : Il faut d’abord constater que ce phénomène de dénégation n’est pas une nouveauté. Depuis près de deux siècles, chaque fois que des données scientifiques sont susceptibles de remettre en cause la position dominante sur un point stratégique, on voit surgir des oppositions au sein du camp scientifique. Et toujours avec une certaine violence : tous les coups sont alors permis, y compris les attaques ad hominem. C’est ce qui se passe dans le cas du Giec, avec l’affaire des mails détournés et des coquilles. J’ai étudié ce ­mécanisme à propos du « magnétisme animal » – le mesmérisme –, qui essuya pendant un ­demi-siècle les attaques de l’Académie de médecine, à partir de 1784, et fut finalement banni

Envie de terminer cet article ? Nous vous l’offrons !

Il vous suffit de vous inscrire à notre newsletter hebdomadaire :

Vous préférez nous soutenir directement ?
Déjà abonné ?
(mot de passe oublié ?)
Écologie
Temps de lecture : 5 minutes