Bertrand Méheust : « Une contestation idéologique »
Bertrand Méheust, sociologue et philosophe, voit dans les attaques des « climato-sceptiques » contre les thèses du Giec* une défense du système dominant.
dans l’hebdo N° 1092 Acheter ce numéro

Politis :Que vous inspire la vague de dénégation du dérèglement climatique, pourtant considéré comme avéré par la grande majorité des scientifiques ?
Bertrand Méheust : Il faut d’abord constater que ce phénomène de dénégation n’est pas une nouveauté. Depuis près de deux siècles, chaque fois que des données scientifiques sont susceptibles de remettre en cause la position dominante sur un point stratégique, on voit surgir des oppositions au sein du camp scientifique. Et toujours avec une certaine violence : tous les coups sont alors permis, y compris les attaques ad hominem. C’est ce qui se passe dans le cas du Giec, avec l’affaire des mails détournés et des coquilles. J’ai étudié ce mécanisme à propos du « magnétisme animal » – le mesmérisme –, qui essuya pendant un demi-siècle les attaques de l’Académie de médecine, à partir de 1784, et fut finalement banni