Sélection TV/Radio

Jean-Claude Renard  • 11 mars 2010 abonné·es

TÉLÉVISION

Samedi 13 mars

Des femmes en blanc

France 3, 22 h 30

Une incursion de Jean-Baptiste Gallot et Christophe Fonseca dans le monde de l’internat, au service chirurgie. Où 70 % des internes sont des femmes. S’il était courant, il y a quelques années, de les rencontrer majoritairement en pédiatrie, en gynécologie ou en ophtalmologie, « elles sont maintenant présentes dans des services beaucoup plus physiques » , comme en chirurgie viscérale, en neurochirurgie et en chirurgie cardiaque. C’est l’histoire de cette féminisation que racontent les réalisateurs à travers le quotidien de trois internes.

Dimanche 14 mars

Une femme survint

France 3, 0 h
 
Premier film de John Ford produit par la Metro-Goldwyn-Mayer, tourné en 1932 : un mélodrame situé en Allemagne, avec Wallace Beery dans le rôle d’un boxeur trompé et abusé par son manager et la femme qu’il aime.

Lundi 15 mars

M La Maudite

Arte, 23 h 30

Une histoire brève et longue à la fois de la veuve poignet. De tout temps l’homme s’est branlé ; la femme aussi. De Diogène à Catherine Millet, en passant par Rousseau, Freud et Dali (omettant sœur Emmanuelle), poursuivant avec Rodin et Egon Schiele, Jean-Paul Fargier livre le parcours de la masturbation à travers les âges. Ludique et instructif, forcément jubilatoire sur l’art de se dérider l’entrejambe.

Mardi 16 mars

Régimes et produits minceur, la grosse arnaque

France 5, 20 h 35

« Aujourd’hui, une femme de cinquante ans a fait en moyenne quatre régimes dans sa vie. Une femme de vingt-cinq ans en a déjà fait huit. » Les temps ont changé, forcément. Fin 2009, une étude de Nutrinet révélait que 63 % des femmes qui ne sont pas en surpoids veulent maigrir. De quoi alimenter l’épais marché de la minceur. Magali Cotard livre les abus et les arnaques de ce marché, les stratégies d’un marketing agressif. Les magazines féminins possèdent bien sûr leur part de responsabilité (sur douze couvertures annuelles, Top santé en réalise dix sur les régimes). Le nombre de régimes progresse chaque année en France, comme les ventes de compléments alimentaires et autres cosmétiques minceur, pour atteindre un marché de 600 millions d’euros par an. Là-dedans, les industriels mentent en toute impunité, faute de législation claire.

Jour de fête

France 2, 1 h 10

Branle-bas de combat au village à l’occasion de la fête annuelle. Le café est plein et les villageois s’endimanchent. Des forains installent leurs manèges sur la grand-place, tandis que le facteur, monté sur sa bicyclette, après avoir assisté à la projection d’un film documentaire sur ses collègues américains, entreprend une tournée ultrarapide, à la sauce outre-Atlantique. Un zèle intempestif qui provoque une cascade d’incidents. Avec une économie de moyens, Jacques Tati déploie son art du burlesque, des vagues successives de gags visuels et sonores, la poésie d’un village français en 1947.

Mercredi 17 mars

Le Rapport Karski

Arte, 22 h 05

L’entretien inédit accordé en 1978 à Claude Lanzmann par le résistant polonais Jan Karski, lequel avait alerté les Alliés sur les atrocités perpétrées contre les juifs. Dans Shoah, Lanzmann avait tenu compte d’une partie de ce récit, l’essentiel étant resté inédit jusqu’à aujourd’hui. La diffusion de cet entretien est un nouvel élément de la polémique entre Yannick Haenel et Lanzmann, le premier ayant imaginé une interprétation romanesque de la rencontre entre Karski et Roosevelt en juillet 1943 ( Jan Karski, Gallimard). Le Rapport Karski se veut donc une réponse historique de Claude Lanzmann.

Jeudi 18 mars

Pédophilie au féminin, le tabou

France 2, 23 h 45

Pédophilie féminine. Deux mots qui ne semblent pas fonctionner ensemble. Si la pédocriminalité a conquis l’espace médiatique depuis quelques années, ce crime est encore tabou quand il est commis par une femme. Parce que, dans une vision toute masculine, la femme est une icône, qui donne la vie et protège son enfant. Pourtant, les femmes pédophiles reproduisent en tout point le schéma de leurs homologues masculins, se cachant, par exemple, dans le milieu familial ou le cercle des proches. Reste une chape de plomb qui empêche bien souvent que le délit ne soit porté devant la justice, comme le rapporte le réalisateur Jean-Pierre Igoux. Aux victimes alors de mener un combat pour être entendues, sinon crues, subissant une autre forme de violence dans leur parole étouffée. Un drame tellement tabou que le documentaire est diffusé à un horaire tardif.

Temps de lecture : 4 minutes