Une Catalogne très autonome

Depuis trente ans, les pouvoirs de cette « communauté » ne cessent de s’étendre.

Olivier Doubre  • 18 mars 2010 abonné·es

Après plus de trente-cinq ans de dictature franquiste interdisant toute revendication d’autonomie locale et linguistique, la Constitution espagnole de 1978, sanctionnant le retour de la démocratie en 1975, a reconnu officiellement l’existence de régions, ou « communautés autonomes », qui jouissent d’une large autonomie de moyens et de compétences, certaines étant exclusives, d’autres partagées avec l’État central.
La Catalogne fut l’une des premières à bénéficier de cette nouvelle organisation territoriale en devenant officiellement, le 11 août 1980, l’une des dix-sept communautés autonomes du royaume, et en élisant à sa tête Jordi Pujol, dirigeant historique du parti autonomiste catalan de centre droit, la Convergència i Uniò (CiU). Celui-ci restera au pouvoir jusqu’en 2003, menant une politique à la fois libérale du point de vue économique (en soutenant fortement le patronat catalan) et progressiste en matière linguistique et culturelle, en développant l’enseignement et l’usage dans toutes les administrations locales de la langue catalane, qui était interdite sous Franco.
Mais, en novembre 2003, une coalition autonomiste de gauche, formée du Parti socialiste catalan, de Esquerra republicana de Catalunya (Gauche républicaine catalane) et des Verts catalans a finalement mis un terme au véritable règne de Pujol.
Après de longues négociations, le nouveau gouvernement régional a approuvé fin 2005 un projet de nouveau statut de la communauté autonome, qui renforce encore son autonomie. C’était là l’une des principales promesses de campagne de la coalition.

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