Ces villes qui voient l’avenir en vert

Les villes contiennent la moitié de la population mondiale et produisent 75 % des gaz à effet de serre. Face aux problèmes qu’elles concentrent, plusieurs réseaux tentent une « transition ». Ils dessinent les villes de demain, capables de se passer du pétrole et de diminuer leur empreinte.

Patrick Piro  • 1 avril 2010 abonné·es
Ces villes qui voient l’avenir en vert
© PHOTO : HONDROS/AFP

Plus de la moitié de la population mondiale vit dans des villes, et nombre d’entre elles sont en crise. Accablées par leur gigantisme, percluses de fractures sociales, gaspilleuse de ressources naturelles. Il y a peu encore, la « politique de la ville » consistait à atténuer les maux sociaux des « quartiers » : détruire une barre désertée, créer des emplois, des lignes de bus, ajouter une supérette, du personnel. Aujourd’hui, pèse en plus la crise énergétique et climatique.
L’habitat ? C’est le plus facile : on sait construire des logements dix fois plus écologiques qu’hier. Un écoquartier, c’est plus compliqué : il faut considérer les déplacements, la mixité sociale, les services, etc. Mais le pli est pris, chaque ville se doit d’afficher son écoquartier. Attention toutefois à l’effet vitrine. Et puis c’est un peu comme une pièce neuve sur un vêtement usé : ça craque ailleurs.

Alors, depuis peu, le chantier maître émerge : la ville tout entière, comment la rendre durable ? L’immense défi réside dans la mutation globale des agglomérations existantes, que l’on ne rasera pas pour y mettre des bijoux de villes nouvelles. Ainsi le gouvernement projette-t-il de vastes ÉcoCités greffées à des métropoles. Mais il s’agit encore de réponses de planificateurs, misant sur les grands travaux et la technologie.
En rupture bien plus radicale, plusieurs réseaux de villes au dynamisme remarquable ont émergé depuis une dizaine d’années. Ils ont touché juste. Les villes « en transition » préparent l’après-pétrole et leur autonomie face à la mondialisation ; les « villes lentes » pratiquent une décroissance de leur empreinte et la valorisation de leur patrimoine culturel. Des centaines de villes qui résistent grâce à une stratégie positive et rassembleuse – l’élaboration collective d’un projet de vie meilleure : relocaliser les activités, opter pour une agriculture bio et de proximité, réduire les déplacements, repousser le béton, revitaliser les quartiers, impliquer leurs habitants, valoriser leur culture, retrouver la convivialité, la solidarité et la démocratie politique.

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