Départ collectif

Les communistes unitaires qui ont annoncé leur départ au lendemain des régionales comptent poursuivre ensemble leur combat initié au sein du Parti.

Michel Soudais  • 3 juin 2010 abonné·es

Il n’est jamais de divorce heureux. La rupture entre ceux que l’on appelait les communistes refondateurs et le PCF est de ce point de vue assez banale. Elle n’était sans doute pas inéluctable : des trois anciens ministres qui, un soir de 1990, ont posé la première pierre de cette dissidence qu’ils n’imaginaient certainement pas aussi durable, Jack Ralite conserve sa carte du parti. Une fidélité – certains diront un entêtement – partagée par de nombreux militants communistes. Et qui a longtemps retenu ceux qui, ces dix dernières années au moins, animaient la sensibilité refondatrice et ferraillaient avec la direction du PCF.

Peut-être auraient-ils même trouvé des raisons de croire encore à un possible changement d’orientation, de stratégie et de fonctionnement de « leur » parti, si la direction ne s’était appliquée, depuis 2007, à les mettre à l’écart, jusqu’à les évincer de la constitution de ses listes aux régionales. Dès lors, Patrick Braouezec et ses amis « communistes unitaires » n’avaient plus d’autre choix que d’envisager de quitter un parti qui, non content de fuir les débats de fond, ne leur faisait plus de place.

La séparation a été annoncée par eux au lendemain des régionales ( Politis n° 1096), et l’officialisation, initialement prévue mi-mai, se fera lors d’une conférence de presse, le 10 juin. Les partants, qui ont tenu à afficher collectivement leur départ, y présenteront un texte manifeste, issu d’un mois d’échanges, en faveur de « l’émergence d’un mouvement politique pluraliste » qui porte « le combat pour l’égalité et pour l’intérêt commun sur tous les terrains » . Et marquer ainsi leur volonté de poursuivre ensemble le combat commencé au sein du PCF.

Signé déjà par les députés Patrick Braouezec et Jacqueline Fraysse, l’ancien directeur de l’Humanité , Pierre Zarka, le philosophe Lucien Sève, l’historien Roger Martelli, des membres du conseil national du PCF comme Bernard Calabuig ou Sylvie Larue, mais aussi l’ancien député maire de Montluçon, Pierre Goldberg, ce texte comportera plusieurs dizaines de signataires.

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