Sélection TV/Radio

Jean-Claude Renard  • 17 juin 2010 abonné·es

TÉLÉVISION

Dimanche 20 juin

Thé et Sympathie

France 3, 0 h 30

Adaptée de la pièce de Robert Anderson, une curiosité signée Vincente Minelli et tournée en 1956. Le récit d’un étudiant de 17 ans, méprisé par ses camarades pour ses airs efféminés et se réfugiant dans le réconfort prodigué par la femme du directeur de son établissement. Une étude de mœurs interdite en Angleterre, à sa sortie, pour ses allusions à l’homosexualité.

Lundi 21 juin

Le Chant des prisons

France 5, 20 h 35

Pauvreté et violence comme héritage de l’Afrique du Sud post-apartheid. Le pays en paix serait le plus dangereux au monde. Tel est le préambule de Michael Davie. Avant d’installer ses caméras dans la prison de Leeuwkop, à Johannesburg. Vêtus d’uniformes orange, des détenus cassent du caillou en chantant. Une prison surpeuplée, minée par le trafic de drogue, la violence et les viols. Aucune perspective de réinsertion. La réalité, c’est de survivre. Seul havre de paix, la chorale, où les prisonniers oublient alors les barreaux, pensent à l’avenir. Un avenir qui passe par un concours de chant organisé par l’administration pénitentiaire, disputé par tous les établissements. Michael Davie livre des itinéraires dressés face caméra, des plans larges sur les travaux forcés, la cour de promenade, les couloirs du quartier d’isolement, des cellules gavées de quatorze détenus, des gros plans sur la distribution des repas, des témoignages et des points de vue de matons, et la présence de la chorale comme ultime salut, qui reconstruit, réinstaure quelques valeurs. En période de Coupe du monde de foot, sans tomber dans les facilités, un documentaire rythmé par les chants, habillé par les couleurs acidulées de la prison.

Landru

Arte, 20 h 35

Scénario immuable : une petite annonce dans un journal, la rencontre, le départ pour Gambais, dans les Yvelines, des instants de bonheur, la signature d’une procuration. Puis l’épaisse fumée âcre qui dérange les voisins. Charles Denner dans le rôle d’un Landru savoureux filmé en 1962 par un Claude Chabrol en transe d’humour macabre.

Mardi 22 juin

Iran 2009, l’insurrection verte

Arte, 20 h 35

Au cours de l’insurrection de juin 2009, face aux policiers qui chargeaient avec des matraques, les partisans de Hossein Moussavi étaient armés de téléphones portables. Ali Samadi Ahadi mêle les films amateurs tournés pendant les manifestations, des bribes d’animation et des interviews de spécialistes pour donner un récit détonnant. Aux témoignages s’ajoutent deux personnages d’étudiants, fil conducteur de cette chronique d’une révolution manquée. À la fois poétiques et brutales, les images apportent un nouvel écho à la résistance matée par le régime.

Paysans, la vie sur le fil

France 3, 22 h 50

Par Antoine Roux, au rythme des quatre saisons, le portrait de paysans en crise
à travers l’exemple des agriculteurs de Saint-Plantaire, un village de l’Indre. Du plus petit, qui tente de survivre avec ses quelques vaches, au plus important, plongé dans la fuite en avant du productivisme. Paupérisation, précarisation, difficultés d’installation, conversion au bio, productivisme : un village qui concentre ainsi tous les enjeux agricoles actuels, avec en ligne de mire, peut-être, le tableau du paysage de demain.

Mercredi 23 juin

Naples, ville ouverte 1943-1948

Arte, 20 h 35

Libérant Naples en octobre 1943, acclamés par les habitants, les soldats anglo-américains découvrent une ville dans la désolation et les ruines. Tout est à reconstruire, et les Alliés s’y attellent, jusqu’à assurer le ravitaillement d’une population affamée. Parallèlement s’installent le marché noir et la prostitution. La mafia, après avoir épaulé le débarquement américain, force son retour. Et les parrains napolitains de lutter contre le Parti communiste, avec le soutien de la CIA. Ben Hopkins relie le présent au passé à travers des images d’archives puisées dans le fonds de la BBC et des images actuelles de la capitale de Campanie. Des images d’hier qui préfigurent la Naples d’aujourd’hui.

Jeudi 24 juin

Sans blessures apparentes

France 2, deuxième partie de soirée

Certains militaires, d’autres médecins humanitaires ou reporters. Tous plongés dans les conflits à travers le monde, confrontés à l’horreur, aux tragédies. Sans blessures apparentes, certes, mais aucun n’est revenu indemne. Franck Dhelens et Jean-Paul Mari (lui-même ancien reporter de guerre) ont recueilli une série de témoignages, autant de récits illustrés d’images et de photographies, qui disent l’innommable indélébile.

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