Hommage à Jean-Paul Hébert, ami fidèle

Denis Sieffert  • 26 août 2010 abonné·es

Au lendemain du bouclage de notre numéro de juillet, nous avons appris le décès de notre ami Jean-Paul Hébert.
Au nom de toute l’équipe de Politis , Bernard Langlois lui a rendu hommage sur notre site. Nous voulons à notre tour rappeler les liens très forts qui nous unissaient à lui, et la fidélité active qu’il a toujours témoignée à notre journal, dont il était un lecteur du premier jour. En février 2009, il avait été élu à l’unanimité président de
« Pour Politis », l’association où
se retrouvent des lecteurs et des membres du personnel de Politis.
La fonction est loin d’être symbolique. Et c’est avec infiniment de sérieux et de rigueur que Jean-Paul s’est penché sur les comptes, s’est intéressé à nos choix, dispensant avis et conseils amicaux à la direction du journal.
Il avait laissé poindre une certaine émotion lorsqu’un an plus tard, en février dernier, il avait dû renoncer à cette fonction «  pour des raisons personnelles » que nous ignorions.

Par la suite, nous l’avons su atteint d’un cancer du poumon avant qu’il ne nous tienne informés de son combat contre la maladie au gré de courriels toujours pleins d’humour. Il nous est arrivé de lui répondre sur le même ton jusqu’à la veille de cette opération à laquelle son cœur n’a pas résisté. Ces échanges résonnent étrangement dans notre mémoire aujourd’hui.
En peu de temps, Jean-Paul était devenu un ami. Avec Élisabeth, son épouse, Pascal, Benoît et Pierre, il m’avait accueilli dans sa maison de la région rouennaise à l’occasion de plusieurs débats publics consacrés à la situation au Proche-Orient.

La Palestine était l’un de ses engagements de toujours, parmi d’autres. Car Jean-Paul était de tous les combats pour la justice. Ancien du PSU, il était l’un des responsables des Alternatifs, et membre du comité central de la Ligue des droits de l’homme. C’était un militant, mais un militant qui puisait dans sa profonde culture populaire, son répertoire de chants révolutionnaires et autres un humour toujours roboratif. Jean-Paul aimait rire et faire rire.
À son contact, on oubliait assez vite qu’il était aussi un économiste, spécialiste des questions d’armement, au côté de son ami Alain Joxe, et comme lui enseignant à l’École des hautes études en sciences sociales. Si bien que Politis a perdu à la fois un ami et quelqu’un qui savait, quand nous le sollicitions, nous faire partager un précieux savoir.

Idées
Temps de lecture : 2 minutes

Pour aller plus loin…

Médecine alternative : l’ombre sectaire
Idées 16 avril 2025 abonné·es

Médecine alternative : l’ombre sectaire

Un rapport de la Miviludes met en lumière un phénomène inquiétant. Depuis la pandémie de covid-19, l’attrait pour les soins non conventionnels s’est accru, au risque de dérives dangereuses, voire mortelles.
Par Juliette Heinzlef
Didier Lestrade : « On assiste à des retours en arrière effroyables »
Entretien 16 avril 2025 abonné·es

Didier Lestrade : « On assiste à des retours en arrière effroyables »

Le fondateur d’Act Up-Paris puis du mensuel Têtu publie aujourd’hui ses « mémoires ». Un retour passionnant sur une vie faite d’amours au masculin, de combats militants contre le VIH et les discriminations, de journalisme et de critique musicale.
Par Olivier Doubre
Julie Couturier : « Attaquer l’État de droit, c’est attaquer la démocratie »
Justice 9 avril 2025 abonné·es

Julie Couturier : « Attaquer l’État de droit, c’est attaquer la démocratie »

Depuis la condamnation de Marine Le Pen, le Rassemblement national et sa cheffe de file crient à une décision « politique », opposant l’institution judiciaire à une supposée « souveraineté populaire ». Repris jusqu’au sein du gouvernement, ces discours inquiètent la présidente du Conseil national des barreaux.
Par Pierre Jequier-Zalc
Contre le fascisme, un printemps des peuples ?
Manifeste 9 avril 2025 abonné·es

Contre le fascisme, un printemps des peuples ?

Loin de marquer la fin de l’histoire, notre millénaire tremble des révoltes qui éclatent partout dans le monde. Un manifeste collectif, fruit de discussions transcontinentales, tente d’en tirer des leçons pour un avenir révolutionnaire.
Par François Rulier