Claude Imbert S’Inquiète: «La Xénophobie» N’Est Pas Très Gentille, Avec Les Musulman(e)s

Sébastien Fontenelle  • 17 septembre 2010
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Illustration - Claude Imbert S'Inquiète: «La Xénophobie» N'Est Pas Très Gentille, Avec Les Musulman(e)s

Dans Le Point – qu’il fonda -, cette semaine, Claude Imbert, éditorialiste, s’émeut: «Dans les parlotes de comptoir» et «dans le babil des internautes» , narre-t-il, «se lève un essaim de rumeurs où le populisme fricote» [^2].

Résultat, déplore l’Imbert: «La xénophobie germine» [^3].

Par exemple: «Dans l’islam, elle» – nous parlons toujours de la xénophobie – «ne voit que burqa et bombes [^4] *, sans mesurer, chez nous, son acclimatation modérée* [^5]

Zut alors, se dit-on: d’où vient-ce?

D’où vient qu’aux zincs et sur la Toile[^6], tout d’un coup, la xénophobie germine en spores où les mahométan(e)s sont quelque peu diabolisé(e)s?

Viendrait-ce, notamment, des hallucinés prêches où des clercs d’époque sont allés beuglant, depuis tant d’années, que les musulman(e)s étaient quand même assez inquiétant(e)s, hein, mâme Dupont?

Par exemple, dès le mois de novembre 2003, un certain Claude Imbert a cocardé: «Je suis un peu islamophobe, ça ne me gêne pas de le dire; j’ai le droit de penser que l’islam, je dis bien l’islam, je ne parle pas même pas des islamistes, apporte une certaine débilité qui, en effet, me rend islamophobe» .

Un an plus tard, en 2004, le même, précisant une pensée dont Serge Dassault jugerait dit-on qu’elle «touche dans l’humain ce qu’il y a de plus velu» , livrait au monde la révélation que l’Islam ouvrait « autant de mosquées que l’on ferme d’églises» , et que la «cléricature chrétienne» s’en offusquait trop mollement.

Six ans plus tard, au mois de janvier 2010, le même encore lançait un (nouveau) cri d’alarme: «On voit s’établir en Europe une culture de résignation ou d’accommodement vis-à-vis d’un terrorisme islamiste que l’on présente à tort comme dicté par le désespoir ou la misère» !

Alors, n’est-ce pas, quand le même – toujours – s’émeut ces jours-ci d’une xénophobie dure aux muslims et s’attriste notamment qu’elle ne voie «dans l’islam» que «des bombes» , c’est un peu comme quand Toto le pyromane fou prévient les pompiers du Var qu’il y a dans la plaine un grand feu: on hésite quand même à lui faire une ovation.

[^2]: Le «populisme» , dans la définition induite qu’en donne ici l’Imbert, est aux comptoirs et sur le Net – aux lieux donc où la plèbe s’alcoolise – mais pas (du tout) dans les discours d’un Brice ou d’une Fadela de gouvernement: ça serait bien de pas l’oublier.

[^3]: Aux comptoirs donc, et sur le Net, mais (toujours) pas au régime, où l’Imbert n’en trouve aucune trace.

[^4]: Deux signes, semble-t-il, d’une même (pré)disposition au terrorisme.

[^5]: La modération, chez le musulman, consiste donc, tu l’auras compris, à ne porter ni burqa, ni bombes. Merci, Mohamed.

[^6]: Mais pas au gouvernement, ni bien sûr dans l’éditocratie.

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