Qu’est-ce que ça Woerth dire ?

Nous devrions, en vérité, ne plus avoir d’autre (pré)occupation que d’aller clamant par les chemins des monts et vaux de notre cher und vieux pays que l’objet politique non (ou trop bien) identifié (OPN(OTB)I) connu sous le nom de sarkozysme présidentiel est, depuis son alpha jusqu’à son omega, une politique du mensonge et du remplacement permanent de la réalité des faits par une réalité-bis, genre Potemkine – et que d’ailleurs nul(le), parmi ses porte-voix, ne prétend plus vraiment (à l’exception évidemment de Frédéric Lefebvre, mais son cas est particulier) que cet OPN(OTB)I soit autre chose qu’un empilement de menteries, depuis que l’un de ses plus dévots représentants (Claude Guéant, pour ne pas le nommer), pris de sincérité, a publiquement théorisé qu’en Sarkozie « la vérité d’hier n’est peut-être pas la vérité d’aujourd’hui » , et inversement, de sorte, mâme Dupont, que si qu’on vous narra lundi que la Terre était d’un beau rouge vif, cela n’induisait nullement qu’on s’interdisait de vous montrer mardi qu’elle était du bleu ravissant qu’on lui connaît de longue date – et vais-je enfin réussir à faire ce billet d’une seule et même loooooooooongue phrase pleine de ponctuations brise-gonades ? Caramba, non, encore raté.

Bien entendu, ce constat que le gouvernement ment effrontément devrait nous inciter à nous poser maintes graves questions, du style : mais si Woerth a menti quand Woerth a juré que non, il n’était pas intervenu dans la distinction légionnaire de Patrice 2 Maistre, est-ce que des fois Woerth n’aurait pas itou menti quand il a certifié que la réforme des retraites serait le genre humain ?
(Et quand le « socialiste » Fabius a dit pareil : mentétilossi ?)

Ou encore, quand Éric Besson dit comme ça jeudi que non, pas du tout, « la France n’a pris aucune mesure spécifique contre les Roms », puis quand le même Éric Besson découvre lundi, en même temps que nous (du moins l’affirme-t-il), qu’il a fichtrementi, puisqu’en réalité la France a bel et bien pris une mesure spécifique contre les Roms – une circulaire du 5 août (réclamant que « trois cents campements ou implantations illicites » soient « évacués » en « trois mois, en priorité ceux des Roms » ) l’atteste –, mais qu’il n’était pas au courant de l’existence de cet ordre, qu’est-ce que ça woerth dire ?

Est-ce que ça woerth dire que si Éric Besson avait connu cette circulaire il aurait confirmé jeudi que, oui, la France avait bien pris des mesures spécifiques contre les Roms, et que lui, perso, ça le dégoûtait, et que, oui, comme tout le monde, il souhaitait qu’elle soit mise au ban des nations, quelque part entre Cuba et – disons – Cuba ? Mais alors, que ne le dit-il, maintenant qu’il a découvert la circulaire de la honte ?

Est-ce que ça woerth dire que décidément ce régime n’en finit plus de nous faire dessus, depuis le haut de l’empilement d’où ses trois ans de bobards nous contemplent – et qu’il faut décidément qu’on le boute, car il n’a que trop menti ?