Sainte alliance au Parlement européen

Les eurodéputés socialistes et Verts ont approuvé, avec les libéraux et les conservateurs, le contrôle des budgets des États par l’UE. Seule la Gauche unie européenne a refusé de voter le texte.

Michel Soudais  • 4 novembre 2010 abonné·es

La mise sous tutelle des budgets nationaux a reçu l’aval du Parlement européen. Celui-ci « prie instamment la Commission d’instaurer, dans la zone euro, un système contraignant de sanctions […] afin d’obliger les États membres à respecter les règles du pacte de stabilité et de croissance » , lit-on dans les nombreuses « recommandations concernant les mesures et initiatives à prendre » pour sortir de « la crise financière, économique et sociale » , inscrites dans une résolution présentée par la socialiste française Pervenche Bérès, et approuvée le 20 octobre par tous les groupes, sauf la GUE.

Les eurodéputés proposent d’ailleurs « la création d’un mécanisme efficace d’incitations et de sanctions relatif à la mise en œuvre du pacte de stabilité et de croissance » et considèrent aussi « que les grandes orientations des politiques économiques […] devraient servir de cadre à un débat et à une évaluation des budgets des États membres avant leur présentation devant les parlements nationaux compétents » .

Les écologistes, à l’instar d’Alain Lipietz sur son blog, justifient le vote de cette résolution en arguant qu’elle demande « une taxe sur les transactions financières (taxe de Tobin), destinée à “financer les bien publics mondiaux et diminuer les déficits publics” » et « pour la première fois […] sans attendre le reste du monde » . En s’y opposant, les élus du Front de gauche auraient failli.

À quoi ces derniers répondent qu’il leur était impossible d’approuver un texte qui prône, entre autres, le développement des partenariats public-privé, y compris dans l’éducation, et stipule que le financement des pensions « doit reposer sur des systèmes à trois piliers, comprenant des régimes de retraites publics, professionnels et privés, dûment garantis par une réglementation et une surveillance spécifiques destinées à protéger les investisseurs » .

Politique
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