Changer de télé

Le Fipa ouvre ses portes ce 24 février à Biarritz. Avec une programmation éclectique et de qualité.

Jean-Claude Renard  • 20 janvier 2011 abonné·es

Créé par Michel Mitrani, le Festival international des programmes audiovisuels (Fipa) tient sa 24e édition. C’est là le plus important festival de télévision au monde, le temps d’une semaine, domicilié depuis une quinzaine d’années à Biarritz (soutenu notamment par la SACD, l’INA, la Scam, la Sacem ou encore l’Adami et la Procirep). Le Fipa propose plus de 110 programmes (34 pays représentés) répartis dans six sections, présentés dans les salles du Bellevue et de la Gare du Midi. Fictions, séries et feuilletons, documentaires de création et essais, grands reportages et faits de société, musique et spectacles.

Au menu cette année, à côté de films diffusés récemment ( Françafrique , de Patrick Benquet, Jean Genet, le contre-exemplaire , de Gilles Blanchard, la Tentation de l’émeute , de Benoît Grimont), se succèdent un focus sur la fiction anglaise, une série de web documentaires sélectionnés par Barbara Levendangeur, une récompense honorifique décernée à Jérôme Clément (président d’Arte en fin de mandat), et nombre de films. Dans une sélection large sont attendus : Presse et pouvoir , des relations ambiguës, de Michel Royer, Sœurs d’Italie , le regard d’une centaine de femmes sur Berlusconi, un portrait de Roberto Saviano, un autre de Raymond Aubrac, une histoire de la maison Gallimard par William Karel, une série sur la psychiatrie en Italie par Marco Turco, un retour sur la jeunesse iranienne, d’Emilio Casalini, un tableau de la misère au Nicaragua, un documentaire d’Alexandre Sokourov sur deux femmes kurdes, trois autres documentaires du Cameroun, du Niger et du Congo, livrant un tableau de l’espoir et du désespoir d’un continent, une fiction en six épisodes de Raul Ruiz.

Centre de diffusions multiples, le Fipa se veut aussi lieu d’échanges, ponctué notamment dans cette édition par un débat sur « la création connectée », articulée autour des nouvelles formes de réalisation, du droit d’auteur, de la protection des œuvres et de la rémunération des auteurs. Si réalisateurs, scénaristes, interprètes et musiciens décernent quelques lauriers, et si les professionnels des médias viennent ici pour faire leur marché, d’acquisitions en prospections, tout l’intérêt du festival est d’être ouvert au public, de proposer des œuvres qui risquent de rester confidentielles vu la frilosité des chaînes. Et l’occasion, aussi d’imaginer une autre télévision, plus ou moins idéale.

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