Vous aussi, portez plainte !

Michel Soudais  • 6 janvier 2011 abonné·es

Pour 6,10 euros, il est possible de porter plainte contre Brice Hortefeux, explique Julien Bayou sur son blog « On fait comme on a dit ». Ce jeune économiste membre d’Europe Écologie-Les Verts est conseiller régional d’Île-de-France. C’est aussi un militant du logement avec Jeudi noir, ou pour la régulation des stages avec Génération précaire, qui aime user de l’humour et des images marquantes dans son combat politique. Il a participé à la création de Sauvons les riches en 2009 et à la fondation de La France qui se lève tôt.

Quelques jours avant Noël, il a porté plainte pour « entrave à l’exercice de la justice » et « atteinte à l’indépendance de la justice » contre Brice Hortefeux, à la suite des déclarations du ministre de l’Intérieur sur le jugement du tribunal de Bobigny qui a condamné le 10 décembre, en première instance, sept policiers à des peines de prison ferme pour avoir menti et accusé à tort un homme d’avoir renversé volontairement un policier. Dans sa « lettre-plainte » au procureur de la République de Paris, après avoir rappelé les diverses déclarations de Brice Hortefeux consécutives à ce jugement, il liste quatre motifs justifiant, selon lui, de le poursuivre : « 1) Ces propos jettent publiquement le discrédit sur [cette] décision de justice […] ; 2) Ce discrédit est volontairement recherché ; 3) Ces commentaires sont de nature à exercer des pressions en vue d’influencer le jugement de la cour d’appel ; 4) Ces propos portent atteinte à l’indépendance de la justice et sont de nature à remettre en cause la séparation des pouvoirs. »

Il invite en outre chaque citoyen à agir de même et à porter plainte contre Brice Hortefeux auprès du parquet de sa juridiction. Cela ne coûte que le prix d’une lettre recommandé, explique-t-il sur son blog. Et rappelle que le procureur de la République a pour obligation d’enquêter, et le cas échéant de poursuivre tout acte ou crime nuisible à la société et au bon fonctionnement de nos institutions. Le fait pour le parquet de s’y soustraire remet en cause le bien-fondé de l’institution judiciaire.

Publié dans le dossier
L'art d'enterrer les affaires
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