Les invisibles du nucléaire
Le nombre de sous-traitants est en augmentation dans les centrales. Concurrence oblige, la sécurité des travailleurs extérieurs, très exposés aux radiations, est souvent mise en danger. Témoignages.
dans l’hebdo N° 1145 Acheter ce numéro
Le nucléaire, une énergie propre ? Quand il entend ces mots, Philippe Billard se fâche : « Nous, on est les sales gueules du nucléaire, on est là pour être irradiés. En vingt-cinq ans, il m’est arrivé de prendre de grosses doses de radiations. » Ce quadragénaire de Fécamp a longtemps travaillé à la centrale nucléaire de Paluel (Seine-Maritime) en tant que décontamineur pour un sous-traitant d’EDF, Endel, une filiale du groupe GDF-Suez. Il a fait partie de ces « nomades du nucléaire » qui traversent la France de centrale en centrale, au gré des arrêts de tranches, avec des contrats qui durent le temps d’un chantier. Leur mission : réparer une vanne d’un circuit de refroidissement, décontaminer une pompe à vapeur ou changer un boulon dans une zone à risques. « On est des touche-à-tout » , résume ce syndicaliste à la CGT.
Ces intérimaires du nucléaire sont de plus en plus nombreux. Dans la centrale de Penly (Seine-Maritime), on peut compter
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