Libye : « Cette intervention est une nécessité regrettable »
Une intervention sur résolution de l’ONU, adoptée le 17 mars, a évité le carnage programmé à Benghazi. Le flou subsiste sur les objectifs de la coalition et notamment sur le sort réservé à Kadhafi. Après quatre jours, les divergences se creusaient au sein de l’Union européenne. Entretien avec Pascal Boniface.
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Politis : Pourquoi, selon vous, fallait-il intervenir en Libye ?
Pascal Boniface : Parce que nous étions à la veille d’un massacre annoncé. Kadhafi et ses fils avaient promis de massacrer tous les insurgés. Éviter cela à toute une population, civils ou insurgés en armes, paraît tout de même un motif suffisant pour une intervention. Donc, oui, cette intervention, votée par les uns et acceptée par les autres qui se sont abstenus au Conseil de sécurité de l’ONU, était tout à fait justifiée [^2]. À la double condition cependant que l’on reste dans le cadre strict du mandat délivré par l’ONU, c’est-à-dire, d’abord, qu’il ne s’agisse pas seulement d’une opération occidentale, et ensuite qu’il s’agisse bien de sauver la population, et non de tuer Kadhafi. Cette intervention constitue ce que j’appellerais une nécessité regrettable.
Mais ce mandat limité peut-il permettre aux insurgés de reprendre le dessus dans leur combat contre Kadhafi sans que celui-ci soit éliminé ?
On peut penser que la limitation de ce mandat est regrettable, mais si on allait au-delà on entrerait dans une zone diplomatique tout à fait trouble. Cette
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