Parutions

**Libération des femmes

Quarante ans de mouvement,
Françoise Picq, éditions Dialogues (www.editions-dialogues.fr), 532 p., 28 euros.**

L’ouvrage de référence de Françoise Picq sur l’histoire du MLF français était épuisé depuis une dizaine d’années. L ibération des femmes, les années mouvement constituait en effet l’un des quelques ouvrages retraçant toute l’histoire du mouvement féministe, par cette historienne qui fut aussi une de ses figures importantes. Plus qu’une traditionnelle « édition revue et augmentée » – ce qu’il est évidemment aussi –, le volume qui paraît aujourd’hui, quarante ans après la création du MLF, souligne la volonté d’aborder une histoire qui n’a jamais cessé d’évoluer et se poursuit encore aujourd’hui. Une histoire récente quasi méconnue, voire parfois falsifiée, que ce gros volume contribue à mettre en lumière, pour mieux signifier toute l’actualité que conservent les luttes pour les droits des femmes, alors que nous venons de célébrer, le 8 mars, la Journée internationale des femmes.

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De « L’ennemi principal » aux principaux ennemis

Position vécue, subjectivité et conscience masculines de domination,
Léo Thiers-Vidal, L’Harmattan, 374 p., 33,50 euros.**

Les hommes ont-ils conscience de leur position de dominants ? Que peuvent-ils apporter à l’analyse féministe par leur connaissance du vécu et des moyens de « l’oppresseur » ? Ce sont ces questions qui sont à l’origine de ce travail tout à fait original de Léo Thiers-Vidal, décédé en 2007, ancien militant libertaire proche notamment de l’association Cabiria, qui travaille aux côtés des travailleur(se)s du sexe dans la région lyonnaise. Le mouvement et les études féministes ne se sont que peu intéressés aux hommes en tant qu’individus « genrés ». Aussi, s’appuyant sur une « épistémologie du point de vue » , cet ouvrage vient défricher un domaine quasi vierge dans leur champ de recherches : cet « impensé » que constituent les rapports (et l’oppression) de genre vus du côté des hommes. Un livre pionnier.