« La logique de bouc émissaire prospère sur la désespérance »
Florian Delmas est maître de conférences en psychologie sociale à Grenoble, spécialiste des préjugés et des stéréotypes. Il revient sur le processus de fabrication du bouc émissaire.
dans l’hebdo N° 1152 Acheter ce numéro
**Politis : Quel intérêt le politique a-t-il à désigner des boucs émissaires ?
Florian Delmas :** La « bouc-émissarisation » a une fonction très importante : simplifier considérablement le discours. Elle repose sur un processus qui consiste à expliquer un problème par une cause unique et, surtout, suffisante, qui devient la cause « à supprimer ». Exemple : ce sont les fraudeurs qui causent le déficit de la Sécurité sociale. Or, dans la réalité, tout phénomène est le résultat d’une multiplicité de causes qui s’enchaînent et interagissent. Nous vivons d’ailleurs dans un monde à la causalité de plus en plus complexe, avec la mondialisation, l’Europe… Mais cette simplification a au moins deux avantages dans la communication politique : elle facilite la médiatisation du discours car il est très compréhensible en
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