L’internationale indignée

Le mouvement des «indignés» se répand dans les métropoles.

Olivier Doubre  • 20 octobre 2011 abonné·es

Partis du Portugal et d’Espagne il y a plusieurs mois, les « Indignados » ont essaimé à travers le monde et sont désormais un mouvement – sans leader ni organisation proprement dite – international. Ils en ont donné la preuve samedi dernier à travers le monde et les rues des grandes métropoles : Rome, Bruxelles, Madrid, Lisbonne, Athènes, Francfort, Londres, Chicago, Montréal, Toronto, Ottawa, Amsterdam, Zurich, Genève, Mexico, Santiago du Chili, Hong-Kong, Tokyo, Lima, Miami, Sarajevo, Sidney et, bien sûr, New York sous la bannière « Occupy Wall Street », en présence de l’écrivaine altermondialiste canadienne Naomi Klein. Sans oublier Paris où, curieusement, dans la France de Stéphane Hessel, dont le livre Indignez-vous ! a inspiré et donné son nom au mouvement, la mobilisation est restée plutôt modeste.

Cette fois, à l’instar de New York, les objectifs étaient les hauts lieux de la finance mondiale comme la City à Londres (où la mobilisation a été rejointe par Julian Assange, fondateur de WikiLeaks) ou la Banque centrale européenne à Francfort, devant laquelle plusieurs centaines de personnes continuaient de camper en début de semaine. Au total, plus de 150 manifestations dans 82 pays.

À Rome, de vraies scènes de guérilla urbaine, comme on n’en avait pas vu depuis des années, ont entaché la manifestation de plus de 100 000 personnes, fournissant l’occasion au gouvernement Berlusconi d’engager une vague répressive en début de semaine contre les « centres sociaux » de toute l’Italie, ces squats lointains héritiers de l’Autonomie ouvrière des années 1970. Une répression digne de ces années-là d’ailleurs. Il reste que ce mouvement prend une ampleur inédite. Il faudra donc en suivre – et encourager – les développements à venir. Une future internationale ?

Société
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