Une candidate trop consensuelle
A force de vouloir fédérer toutes les tendances du PS, Martine Aubry semble manquer d’espace pour imposer une voix plus personnelle et singulière. Au risque de ne pas se démarquer assez de son rival.
dans l’hebdo N° 1171 Acheter ce numéro

Faire mentir les sondages. Martine Aubry en rêve. La maire de Lille a beau répéter qu’ils n’ont « aucun sens » et « aucune valeur » , les enquêtes d’opinion qui la placent loin derrière François Hollande mobilisent son camp. Lequel s’inquiète aussi de la montée d’Arnaud Montebourg, qui risque de la priver des voix nécessaires pour figurer au second tour de la primaire du PS. Ces derniers jours de campagne ont donc été mis à profit pour lancer des offensives tous azimuts. Un dernier coup de collier, et non un baroud d’honneur, assurent ses partisans, qui la croient encore capable de rattraper son retard.
Partie tard en campagne, la maire de Lille a dû quitter la tête du PS pour briguer l’investiture présidentielle ; l’abandon de cette charge devait lui permettre de parler « en [son] nom propre » , de faire de la politique « comme [elle] aime » avec des gens « qui se battent pour la même chose ». Trois mois plus tard, la « libération » annoncée n’est pas