En finir avec les sacs en plastique

Ingrid Merckx  • 4 novembre 2011 abonné·es

Que faire ?

« Voulez-vous une poche ? » , dit-on dans le Sud. Eh bien, non merci : j’ai, dans mon sac à main, mon cabas en tissu customisé maison, un petit sac en liberty, mon filet paille ou rouge du magasin bio, ou mon sac fluo qui se plie mini, vendu quelques euros à la caisse du supermarché pour être réutilisé à chaque course ! Alors oui, faut le garder sur soi, mais ça ne prend pas plus de place qu’un portefeuille. Pour des grandes courses, il en faut plusieurs, et donc prévoir un minimum ; sinon, on peut se rattraper avec de grands sacs en papier (solides, sauf quand il pleut…). Six litres de lait n’y entrent pas ? Mais dans un sac en plastique non plus. C’est pourquoi, pour les courses lourdes, on peut préférer un carton vide, quand les magasins en conservent. Le cabas a l’avantage de pouvoir porter même des bouteilles, et de servir à tout (livres, dossiers, casse-croûte, parapluie…). Autre solution : réutiliser les sacs en plastique qu’on n’a pu éviter ! Pour la poubelle, pour mettre des chaussures dans une valise ou glisser son maillot de bain mouillé (même si on trouve des sacs à maillots étanches !). On peut enfin utiliser du bioplastique (ça existe, mais gare, voir ci-dessous).

Pourquoi ?

Avez-vous vu le film Plastic Planet , de Werner Boote ? Et des images de ce continent de matières plastiques qui s’est formé dans l’Atlantique Nord ? Vous n’avez jamais admiré, en Afrique, ces drôles d’oiseaux noirs et déchiquetés qui se nichent dans les arbres, recouvrent plages et terrains vagues et se soulèvent dans les ruelles ? Ils y sont tellement nombreux que des « moissonneurs » les récupèrent pour tisser des chapeaux ou des sacs, à raison de 30 000 par mois chacun en moyenne. Né dans les années 1970, le sac plastique est devenu le symbole de notre surconsommation destructrice : chaque année, un Français en utilise environ 300 ; un Québécois 350, un Américain 380. Au total, de 500 à 1 000 milliards sont consommés sur le globe tous les ans, soit un million de sacs par minute. Ils sont extrêmement résistants et photodégradables : ils se réduisent en une poudre qui contamine les sols, les eaux et les airs. Constitués de polyéthylène à haute densité (HDPE), ils polluent l’environnement pendant des siècles !

Comment ?

  • Info : http://plastic-planet.fr, http://fr.ekopedia.org/Sac_plastique, http://lifewithoutplastic.com/fr, http://www.ademe.fr

  • Alternative : le mater-bi, un bioplastique à base d’amidon de maïs. C’est un produit compostable (eau + CO2 + biomasse). Attention : tous les produits biodégradables ne sont pas écologiques : la plupart se décomposent en fines particules de plastique tout aussi envahissantes et polluantes !

  • Interdiction : Taïwan a interdit les sacs en plastique en 2001, la Chine en 2008. En France, il en était question pour 2012 avec le projet de loi pour l’orientation agricole, mais la mesure était contraire à une directive européenne sur les emballages. Résultat : seule une taxe est prévue mais à partir de… 2014 !

Le geste utile
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