La bataille du nucléaire

Patrick Piro  • 24 novembre 2011 abonné·es

«Vous voyez un ministre écologiste assister à l’inauguration de l’EPR ?» , brocarde Cécile Duflot pour justifier la position des écologistes de ne pas participer à un gouvernement socialiste en raison du désaccord avec le PS sur le nucléaire. C’était mardi 16. Lors du conseil fédéral du samedi 19, c’était déjà beaucoup plus souple. « La question est amenée à se reposer d’ici à la présidentielle » , explique Denis Baupin. C’est qu’EELV croit possible une évolution de Hollande, notamment quand sortiront (sous peu) deux rapports, de la Cour des comptes et des autorités de sûreté, qui pourrait plomber le nouveau réacteur. « Hollande est-il prêt à mourir pour l’EPR ? Le sentiment général, c’est que les négociations que nous venons de vivre auront considérablement affaibli la position du nucléaire » , estime Denis Baupin.

Autre terrain non stabilisé : l’engagement de réduire d’ici à 2025 de 75 % à 50 % la part du nucléaire dans la production d’électricité est interprétable de manière variable. Il s’accompagnerait de la fermeture de 24 réacteurs, dont ceux de Fessenheim (Haut-Rhin), les plus vieux, « immédiatement » .
Mais ensuite ? En théorie, 23 réacteurs seront frappés en 2012 par la limite d’âge des 30 ans. Mais EDF a obtenu un avis positif de principe pour une prolongation à 40 ans au cas par cas.

Michel Sapin, chargé du projet présidentiel de François Hollande, rassurait donc, patelin, sur BFMTV, dimanche soir : il ne fermerait que deux centrales seulement (1) durant la mandature ! La flexibilité des socialistes sur le dossier nucléaire pourrait bien s’exercer à rebours des espérances écologistes…

Politique
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