1792 : Wall Street sous un platane

Denis Sieffert  et  Thierry Brun  et  Jeanne Portal  • 22 décembre 2011 abonné·es

Difficile d’imaginer que la plus importante place financière actuelle ait vu le jour sous un platane. C’est pourtant sous un vieux sycomore, au numéro 68 d’une ruelle sombre nommée Wall Street, qu’est née la Bourse new-yorkaise.
Wall Street tient son nom d’une palissade de bois qui, au milieu du XVIIe siècle, délimitait la ville hollandaise afin de la protéger des incursions indiennes.

À l’époque de la guerre de l’Indépendance (1776-1783), les particuliers qui souhaitent négocier les premières valeurs mobilières se réunissent sous les frondaisons de ce platane. Mais c’est le 17 mai 1792, lors de la signature de l’accord de Buttonwood par vingt-quatre traders new-yorkais ­s’engageant à instituer une sorte de monopole des échanges que la Bourse new-yorkaise est véritablement créée.

Après avoir occupé plusieurs locaux, la Bourse s’installe en 1863 au 10-12 Broad Street, et prend officiellement le nom de New York Stock Exchange.
À l’époque, l’aval d’un comité d’admission est obligatoire pour devenir membre. Cependant, en raison du numerus clausus , il est indispensable d’acheter le « siège » d’un trader décédé ou démissionnaire. Au fil des ans, le prix du « siège » a considérablement augmenté, passant de 500 dollars en 1869 à 600 000 dollars en 1928. Preuve, peut-être, que les rois de la finance ont surtout confiance dans la vieille pierre.

Temps de lecture : 1 minute