À flux détendu

Christophe Kantcheff  • 12 janvier 2012 abonné·es

Sur Politis.fr, dans un commentaire de l’article d’Ingrid Merckx consacré à Louise Wimmer, de Cyril Mennegun, qui salue « les louables intentions » mais estime que le film « donne parfois la désagréable impression de s’adresser aux “bourgeois ” » , un dénommé Victor exprime son désaccord. Il écrit : « Il serait intéressant pour vous de vous pencher sur le passé de ce réalisateur et ses précédents films (documentaires) pour comprendre la position qu’il a adoptée pour réaliser ce grand Louise Wimmer. »

Autrement dit : comment telle œuvre ne pourrait-elle être d’une grande conscience morale, ou politique, de la part d’un artiste qui a déjà fait ses preuves en la matière dans ce qu’il a déjà signé ou dans sa vie même ?
Voir ce qu’un cinéaste a déjà réalisé ou, à défaut, s’en informer, contribue bien entendu à l’élaboration du jugement critique. De même que prendre connaissance des considérations d’un auteur à propos de sa nouvelle œuvre et des conditions de production de celle-ci. Quant à savoir si tel ou tel a vécu une enfance socialement difficile ou se revendique de gauche, là n’est vraiment pas la question.

C’est le film en lui-même, en l’occurrence Louise Wimmer , qui doit être considéré avant tout. Les moyens cinématographiques mis en œuvre, les formes élaborées induisent dans tous les cas du sens, des significations, dont la compréhension et l’interprétation relèvent de l’exercice critique. L’esthétique détermine le politique, pas l’inverse. C’est pourquoi l’affirmation de Victor me semble très insuffisante pour qualifier de « grand » Louise Wimmer . Je retourne même son propos : étant donné le passé de Cyril Mennegun et ses films précédents, comment ne s’est-il pas rendu compte que Louise Wimmer ployait sous le poids du naturalisme au point de figer son personnage dans un cliché anodin ?

Culture
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