Le choc des civilisations

Sébastien Fontenelle  • 9 février 2012 abonné·es

Je serais assez d’accord, quant à moi, pour considérer avec Claude Guéant que, non, mâme Dupont, toutes les civilisations ne se valent pas, et qu’il en est qui, de fait, et comme l’a si justement souligné notre cher ministre von Staatssichereit , produisent de l’ « haine sociale ou ethnique » , alors que d’autres pas.

Si nous considérons en effet deux civilisations de quelque importance – l’arabo-musulmane, d’une part, et l’auvergnato-souchienne, de l’autre –, que découvrons-nous-ce ?

Nous découvrons que les Arabo-musulman(e)s ont, certes, inventé le tajine – et c’est pas rien, je dis pas. Mais juste après ça, force est de constater, avec le fameux relateur Éric Z. (qui en a fait l’argumentée démonstration dans son maître livre l’ Histoire de France pour les cons ), que plus jamais ils n’ont essayé d’entrer dans l’Histoire, et qu’ils se sont contentés de poser leur cul devant la cathédrale de Poitiers pour y tendre leur sébile en psalmodiant s’il te plaît, Hildebert Rioufol, donne-moi des allocations familiales – et moi, vous m’excuserez, mâme Dupont, mais ce n’est pas (du tout) ce que j’appelle s’élancer vers l’avenir.

Pendant ce temps-là, et de leur côté, les Auvergnato-souchien(ne) s ont-ils considéré, après avoir tôt découvert – c’est assez dire, je crois, la précocité de leur génie – qu’on pouvait avantageusement cuire avec le chou de la saucisse de Morteau, qu’ils avaient là fait le plus gros du boulot, et qu’ils pouvaient dès lors se reposer dans les siècles des siècles ?

Nenni : dès l’an de grâce 1227, les Auvergnato-souchien(ne)s ont plutôt décidé – eux – de se bouger le fessier pour s’élever au-dessus de leur condition de tristes serfs du baron Clotaire de Dassault, et qu’un corps sain (endurci par de rudes journées de glanage dans les monts du Cantal) n’était rien sans une âme idème, forgée aux so stimulantes veillées-débats qu’organisaient au coin de l’âtre Enguerrand Calvi et Cunégonde Chabot : c’est comme ça qu’est pour de bon née, à Saint-Floret (Puy-de-Dôme), aux soirs neigeux du rude mois de décembre 1235 (et durant que Mohamed al-Tevanian, décidément confit dans son assistanat, se limitait à Poitiers à faire toutes les nuits le 115), la philosophie émancipatrice auvergnato-souchienne, dite aussi « de la Lumière blanche ».

Résultat, la civilisation auvergnato-souchienne continue, quelques années plus tard, et cependant que l’arabo-musulmane en est encore à trier de grossières semoules, d’être, suivant l’heureuse formule du réputé mémorialiste André Bercoff, « un permanent apéritif saucisson-pinard de l’esprit » , et de produire quotidiennement des pensées neuves : c’est pas pour me vanter, mais le bricehortefisme, par exemple (qui a si bien su poser, loin de toute haine sociale ou ethnique, que ça serait bien que tu manges ta couenne de cochon, Mohamed, ou si je te mets dans le gros navion ?), c’est nous qu’on l’a inventé, oui ou non ?

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De bonne humeur

Sébastien Fontenelle est un garçon plein d’entrain, adepte de la nuance et du compromis. Enfin ça, c’est les jours pairs.

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